François Bayrou a insisté dimanche sur "la démarche de rassemblement" de son parti en vue de 2017, même s'il a jugé que la primaire à droite était un "aléa", dans son discours de clôture des universités de rentrée du MoDem à Guidel (Morbihan).
"Nous privilégions le rassemblement (...) avec d'autres qui seraient suffisamment proches pour que nous puissions bâtir avec eux une action cohérente", a-t-il lancé à la fin d'un long discours, sans citer le nom d'Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite et du centre qu'il dit, depuis un an, vouloir "aider" dans son entreprise vers la présidentielle.
"Si cette chance n'était pas saisie, alors nous prendrions nos responsabilités, parce que nous l'avons toujours fait et nous continuerons à le faire", a ajouté le président du MoDem.
En clair, si Alain Juppé perd la primaire et que Nicolas Sarkozy l'emporte, alors François Bayrou pourrait se lancer une nouvelle fois dans l'aventure d'une candidature à la présidentielle.
Très critique envers le mécanisme de sélection de la primaire, le maire de Pau a estimé qu'elle représentait un "aléa, un risque, un hasard". Il a défendu par ailleurs l'idée que "l'échéance de 2017" ne se réduise "pas à la question de l'alternance".
Une loi instaurant la proportionnelle
Le président du MoDem a plaidé une nouvelle fois pour "l'instauration d'une loi juste pour la représentation des Français", via la proportionnelle, martelant qu'"on ne peut pas continuer à exclure la majorité des Français des institutions" sous peine de les transformer "en opposants universels (...) les seuls qui ne sont pas mis à l'épreuve du pouvoir".Il a même qualifié de "tiers état" les partis non représentés, le FN "que nous combattons mais qui existe", "l'extrême gauche", "le centre", y ajoutant les "abstentionnistes". Alors, a-t-il affirmé, "le monopole du pouvoir est exercé par des partis qui n'ont pas base électorale", alors même que "la forme politique des partis est dépassée" vu la défiance des Français.
"Une grande déception"
Comme souvent depuis l'automne 2013, le dirigeant centriste a fustigé l'action de François Hollande, pour lequel il avait opté à titre personnel en 2012. Pour François Bayrou, l'actuel président de la République a suscité "une grande déception" et a "une responsabilité" dans "la stagnation" du pays, même si "l'échec vient de loin"."Nous avons un devoir d'opposition", a-t-il fait valoir, se prononçant aussi pour "la suppression" de "la réforme néfaste du collège" en cas d'alternance.