Biodiversité : la nature est-elle en fête ?

Du 22 au 26 mai 2019 se déroule, partout en France, la fête de la nature. Comme tous les ans, des animations sont organisées pour sensibiliser le public à son environnement naturel. Reste que cette nature est parfois malmenée et qu'il faut se mettre à son chevet pour préserver sa biodiversité.

C'est la fête de la nature. Du 22 au 26 mai 2019, des animations se déclinent sur l'ensemble du territoire français. De l'observation des libellules à la visite d'un pollinarium, de la découverte des cours d'eau aux balades curieuses, il s'agit de sensibiliser tous les publics à la nature et à la fragilité de notre environnement. Fragile ? Oui, et déjà bien abîmée parfois. 

La situation en France est à l'image du reste du monde. Alors que selon un rapport d'experts de l'ONU, un million d'espèces sont menacées d'extinction sur la planète, sur le territoire du Limousin, les oiseaux disparaissent, il n'y a plus de muscardin (petit rongeur dont on ne trouve plus aucune trace en 2019) sans oublier les vipères ou les chauves-souris qui se font de plus en plus rares. 

Pour le Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin (GMHL), il est nécessaire que le gouvernement prenne ses responsabilités et applique des mesures plus fortes, notamment en ce qui concerne la qualité de l'eau et la coupe des haies, qui puissent être suivies et appliquées concrètement et rapidement.

L'Agence Régionale de Biodiversité Nouvelle-Aquitaine indique que de 15 à 20% des espèces (toutes espèces confondues) sont en voie de disparition sur l'ensemble de la grande région. 


Les oiseaux

Selon la LPO, le développement des produits phytosanitaires, ou encore la disparition des haies entraînent une diminution des insectes, et donc moins de nourriture. Si l'on observe encore dans nos jardins des mésanges bleues ou charbonnières, la population de chardonneret a été divisée par 2 en 15 ans. En ville, celle des hirondelles de fenêtre a chuté de 65%.
 

Les forêts

La forêt limousines s'étale sur 570 000 hectares. On y trouve des chênes (36 %), des châtaigniers (12 %), des hêtres (10 %) mais aussi d'autres feuillus et des résineux. Depuis le début du 21e siècle, les chercheurs sont convaincus que les changements climatiques auront une incidence sur les forêts. L'activité humaine met également en péril nos forêts. Ainsi, les coupes rases, qui sont légales mais soumises à une réglementation stricte ont parfois des effets néfastes sur les massifs forestiers. En Corrèze, du côté d'Argentat, une association a lancé une campagne de financement participatif pour devenir propriétaire d'une petite forêt et assurer sa préservation.

 


Les plantes... et les abeilles

L'herbe fauchée avant qu'elle n'arrive à maturité, est celle qui a le plus de valeur alimentaire pour les animaux. C'est pourquoi de plus en plus d'agriculteurs n'hésitent pas à avancer la date des premières coupes. Le fauchage précoce s'effectue au moment où certaines plantes sont encore fleuries : trèfles, boutons d'or... Des plantes fauchées au passage.

La Chambre d'agriculture de la Haute-Vienne estime, elle, que le fauchage précoce n'a pas d'impact majeur sur la biodiversité. Elle encourage les agriculteurs à couper 15% de leurs herbes plus tôt que prévu.
 


Depuis 2015, Limoges Métropole a développé son réseau de ruches sur une dizaine de communes de l'agglomération. Emmanuel Dumontheil, apiculteur, connaît l'importance de protéger les abeilles, victimes des insecticides mais aussi des frelons asiatiques, qui s'attaquent aux abeilles et qui provoquent 10% de perte. 
 


Les abeilles sont bien d'autres prédateurs, à commencer par le frelon asiatique, mais ce n'est pas la seule menace. Selon Christophe Gatineau, ingénieur agronome, "le glyphosate (…) diminue le rythme cardiaque des abeilles, l’oxygénation du cerveau et ça les désoriente… Elles ne retrouvent pas l’entrée de la ruche. Et sur des abeilles dites sauvages, comme le bourdon, où c’est la femelle dominante qui nourrit l’essaim, si elle ne retrouve pas son essaim, il meurt". Pour sauver les abeilles, et assurer notre propre survie, Christophe Gatineau milite pour un statut juridique de l’abeille.

Si on donne un statut juridique à l’abeille, avec des droits, on va faire évoluer les pesticides par rapport aux abeilles.

 


Écouter la nature

Evidemment des solutions existent. L'une des plus importantes est sans doute la prise de conscience des citoyens, l'autre est politique. 
  • Limiter les pollutions de l'eau et de la terre
  • Faire rimer préservation et prévention
  • Sauvegarder les habitats naturels
  • Ecouter la nature
Si une espèce animale ou végétale reste présente dans son habitat naturel, elle devient une vigie environnementale. C'est le cas des abeilles qui s'installent, en priorité, dans un environnement sain. Sans oublier les moules perlières dont la présence dans un cours d'eau atteste de la bonne santé de celui-ci. La qualité des eaux de rivières est un travail au long cours et demande une surveillance sans cesse renouvelée. Même lorsqu’une rivière se porte bien, il faut continuer d’agir et de la préserver pour que les espèces rares continuent à y vivre.
 

 
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