"La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l'histoire humaine", c'est la conclusion d'un rapport d'experts de l'ONU présenté comme "le document le plus exhaustif réalisé à ce jour". En Limousin, les experts donnent l'alerte depuis longtemps sur le sort de nombreuses espèces.
Un million d'espèces sont menacées d'extinction et la survie de l'Homme est en jeu, c'est l'une des conclusions du rapport sans précédent sur la biodiversité publié le lundi 6 mai 2019 par l'IPBES, (plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques), le groupe d'experts de l'ONU.La situation en Limousin est à l'image du reste du monde. Pour ne citer que quelques espèces, les 2/3 des hirondelles de fenêtres ont disparu aujourd'hui. Citons également le cas du muscardin, petit rongeur dont on ne trouve plus aucune trace en 2019. On peut également mentionner les chauves-souris, les reinettes, les vipères ou certains insectes.
"La France n'a plus d'excuse" titre la LPO, la Ligue de Protection des Oiseaux sur son site internet en rappelant que ce rapport ne fait que confirmer les alertes d’études scientifiques qui se multiplient depuis 20 ans.
Pour le Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin (GMHL), il est nécessaire que le gouvernement prenne ses responsabilités et applique des mesures plus fortes, notamment en ce qui concerne la qualité de l'eau et la coupe des haies, qui puissent être suivies et appliquées concrètement et rapidement.
L'organisme rappelle que lors des dernières assises régionales biodiversité, l'Agence Régionale de Biodiversité Nouvelle-Aquitaine a indiqué que de 15 à 20% des espèces (toutes espèces confondues) étaient en voie de disparition en Nouvelle Aquitaine.
Pour cette agence, une "artificialisation galopante" est en grande partie responsable de ce déclin : 35 000 km de haies ont été ainsi coupés dans la nouvelle région entre 1945 et 2000 !
Tous les dix ans, l'équivalent de la surface de la Charente maritime est artificialisé. A cela s'ajoutent l'utilisation de produits phytosanitaires, l'introduction d'espèces exotiques porteuses de pathogènes mortels ou la modification du climat ( que l'on peut constater sur le site du programme Sentinelles du climat), ou la multiplication anarchique des prédateurs domestiques comme le chat...