A partir de 11h ce jeudi matin, les lycéens devraient quitter leurs établissements et se diriger vers la place Pey Berland. Ils devraient ensuite, vers 12h30, rejoindre la place de la Victoire où les étudiants se rassemblent. L'Université de Bordeaux a suspendu les cours au campus de la Victoire.
Les lycéens se préparent à la victoire pic.twitter.com/Ku0emyje0j
— medias motard (@motardmedias) 17 mars 2016
Ils avaient manifesté il y a huit jours aux côtés des salariés. Etudiants et lycéens redescendent dans les rues pour dire non au projet de loi travail. La version remaniée du gouvernement ne les a pas convaincus.
"L'enjeu c'est de massifier la mobilisation côté jeunes, aussi bien en AG que dans la rue, avant de rejoindre les salariés le 31 mars", explique William Martinet, le président de l'Unef, premier syndicat étudiant.
Il attend au moins autant de jeunes que le 9 mars. 100.000 d'entre eux avaient défilé partout en France, selon les chiffres de l'Unef.
"On a besoin d'un retrait pour avoir des discussions sereines", a souligné le président de l'Unef ce jeudi matin sur France 2. Il s'est indigné de la fermeture administrative de deux sites universitaires, à Paris-I et Bordeaux. Une fermeture "afin que les AG ne puissent pas se tenir" selon lui. "Ce n'est pas acceptable".
Aprés le saccage des locaux du campus de la Victoire au soir de la manifestation de mercredi dernier, l'université de Bordeaux a préféré suspendre les cours aujourd'hui jeudi et demain.
Par mesure de précaution, les cours sont suspendus demain 17/03 toute la journée sur le campus Victoire (dont Broca et Marne) 1/2
— Université Bordeaux (@univbordeaux) 16 mars 2016
Victoire : suspension de toutes les activités d'enseignement demain 17/03. Reprise vendredi matin. 2/2
— Université Bordeaux (@univbordeaux) 16 mars 2016
Toutes les organisations de jeunesse n'appellent pas à manifester. La Fage a jugé, que la nouvelle version du projet de loi travail permettait "la poursuite du dialogue".
Selon l'AFP, la garantie jeunes, un dispositif d'accompagnement renforcé vers l'emploi, qui va devenir un droit pour tous les jeunes sans emploi ni formation. a convaincu le deuxième syndicat étudiant.
Mais, pour les contestataires comme l'Unef, "l'universalité" de cette mesure "reste un mot creux" car la mettre réellement en oeuvre pour les 900.000 jeunes concernés coûterait de 4 à 5 milliards d'euros, qui ne sont pas budgétés, selon William Martinet.
Hier mardi, 22 organisations de jeunesse ont réclamé "le retrait sans condition de ce projet de loi régressif" et ont promis une mobilisation sur le long terme, notamment avec une journée d'action le 31 mars, date prévue pour la nouvelle journée de grève contre ce texte.
"La manifestation, c'est le geste le plus visible", explique Naïm Shili, le vice-président de l'UNL, qui s'attend également à des blocages d'établissements. Ce syndicat lycéen suggère l'organisation d'assemblées générales ce matin devant les lycées, "pour expliquer les raisons du mouvement".
Les barrages mis en place dans les établissements seront "filtrants", explique Pierre Monquet, vice-président du SGL, un autre syndicat lycéen. "Ceux qui veulent aller en cours peuvent y aller et nous négocions avec les directions afin que les
grévistes ne soient pas notés comme absents".
Du côté des professeurs, l'intersyndicale opposée à la réforme du collège a elle aussi appelé à "rejoindre les manifestations et initiatives" prises par les jeunes "pour le retrait de la loi El Khomri".
L'intersyndicale, où figure le Snes, premier syndicat dans le secondaire, entend réitérer son opposition totale à la réforme du collège, portée par la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem.
Pendant sa campagne, le candidat François Hollande avait promis de faire de la jeunesse une priorité de son quinquennat. Une promesse que lui rappellent à l'envi les organisations de jeunes. Le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres le 24 mars, et le gouvernement espère faire passer le texte d'ici l'été.
La jeunesse dans la rue, l'épouvantail du pouvoir. Le souvenir du Contrat première embauche (CPE) - censé aider à combattre le chômage des jeunes - n'est pas si loin : en 2006, sous la droite, le gouvernement Villepin avait dû plier face à la fronde.