2 à 6 mois avec sursis requis à l'encontre de cinq militants du DAL

Cinq militants de l'association Droit au logement (DAL) ont comparu mercredi devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, accusés d'avoir pénétré en 2013 dans le logement apparemment inoccupé du centre-ville de Bordeaux d'une octogénaire pour y installer des familles sans abri.

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Poursuivis à titre individuel pour "violation de domicile", les cinq militants de l'antenne girondine du DAL sont accusés d'avoir pénétré par effraction dans ce logement du centre-ville de Bordeaux, alors inoccupé par sa propriétaire, une retraitée de 85 ans en convalescence chez son fils en Normandie depuis 2011.

Cinq familles d'Arménie, Bulgarie et Géorgie avaient occupé l'immeuble de deux étages du 30 juin au 15 juillet 2013, date de leur expulsion.

Les cinq prévenus, âgés de 20 à 55 ans, ont contesté être à l'origine de l'occupation des lieux, répétant n'avoir fait "qu'accompagner ces familles".

Aucune de ces familles n'était poursuivie.

Regardez le reportage de Yannick de Solminihac et Bertrand Joucla-Parker.


Une "erreur d'appréciation"

Le procureur Jean-Louis Rey, a souligné une "erreur d'appréciation" de la part des cinq militants rappelant le statut de la plaignante, une ancienne tripière
de marché bénéficiant d'une retraite de 900 euros par mo
is et pour laquelle l'immeuble occupé, "représentant une vie de labeur", constituait le seul patrimoine immobilier.
"Il ne s'agit pas de faire le procès du DAL dont on peut considérer qu'il a des projets généreux",  mais "de la générosité on passe à l'irresponsabilité", a souligné le procureur, qui a requis des peines de deux à six mois de prison avec sursis.

"Tout est réuni pour constater que le DAL s'est trompé", a poursuivi Me Pierre Fribourg, avocat de l'octogénaire, présente à l'audience. L'avocat a évoqué un "manque de discernement" de la part des membres de l'association et réclamé pour sa cliente 10.000 euros de dommages et intérêts.

Les avocats des prévenus ont pour leur part tous plaidé la relaxe, évoquant la faiblesse des preuves permettant d'affirmer que leurs clients étaient  effectivement à l'origine de l'occupation et soulignant que la vacance du bien, où eau, électricité et téléphone, avaient été coupés, était "confirmée".

Jean-Baptiste Eyraud, président du DAL, et Mgr Jacques Gaillot étaient présents à l'audience.
Plusieurs dizaines de personnes s'étaient également  rassemblées devant le tribunal en soutien au cinq militants.

Le jugement a été mis en délibéré au 14 mai.

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