ALPC : les finances de l'ex-Poitou-Charentes au cœur du débat d'orientations budgétaires

Atmosphère tendue entre Alain Rousset et l'opposition lors des débats sur les orientations budgétaires qui se déroulait ce mercredi. L'audit financier des comptes de l'ex-région Poitou-Charentes a parasité la séance plénière, jusqu'à conduire Les Républicains et le FN à quitter l'assemblée.

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La dérive financière de l'ex-Poitou-Charentes a obnubilé les conseillers régionaux de la grande région ALPC durant le débat sur les orientations budgétaires pour l'année 2016. Au point que la donne politique s'en est trouvée totalement brouillée.

Un tandem singulier est apparu aux grès des interventions. La cheffe de file de l'opposition, Virginie Calmels, a repris mot pour mot la ligne de défense des soutiens de Ségolène Royal, comme Yves Debien, arguant que l'audit des finances de l'ex-région Poitou-Charentes n'avait pas été conduit convenablement.

"Un procès stalinien"

L'ancienne candidate aux régionales s'appuie sur l'étude menée par le cabinet Ernst&Young qui indique en page deux que "[ses] travaux dans le cadre de cette mission ne constituent pas uin audit au sens [...] de l'Ordre des Experts Comptables".

Mieux, Virginie Calmels a donné raison à la ministre de l'Ecologie qui s'est étonnée de ne pas avoir été contactée par le cabinet d'audit : "Quand Mme Royal se plaint d'un procès stalinien, je ne peux pas lui donner totalement tort. Il faut entendre les concernés"

Cet audit n'aurait selon elle que de prétexte pour "imposer de façon extrêmement brutale le modèle aquitain à cette grande région".

Royal-Calmels, Calmels-Royal, cet attelage de circonstance a de quoi étonner. Mais la cheffe de file de la droite et du centre joue seulement son rôle d'opposition concentrant ses attaques sur Alain Rousset afin de profiter du malaise des Picto-Charentais.

Après avoir semé le doute sur la qualité de l'audit d'Ernst&Young, Virginie Calmels a demandé le report du débat d'orientations budgétaires. Le frontiste Jacques Comlombier s'est joint à son opinion et demandé de surcroît la formation d'une commission d'enquête régionale. Mais Alain Rousset a souhaité poursuivre les débats entamés.

De son côté, le président de la commission des finances, Olivier Chartier, a de nouveau fait part de ses doutes sur le montant de la dette et des impayés du Poitou-Charentes.

La partition jouée par les ténors de l'opposition est donc à deux voix. Olivier Chartier est resté dans son rôle de président de la commission des finances sans contre-dire Virginie Calmels et a renforcé l'argument de sa cheffe de file : comment discuter des orientations d'un budget sans pouvoir en dessiner les contours ?

Un audit complémentaire commandé

En réaction à ces interrogations, Alain Rousset a confirmé que la région avait commandé un audit complémentaire au rapport d'Ernst&Young. Il portera sur trois points. Premièrement, la nature de la dette picto-charentaise : il s'agira de trouver la meilleure façon de s'en débarasser. Deuxièmement, les deux milliards d'euros d'engagement de politiques publiques annoncés et non budgétés par la région Poitou-Charentes. Enfin, les garanties d'emprunt : ces "cautions" apportées pour favoriser le développement économique pourrait s'élever à 99 millions d'euros. Il s'agira donc d'évaluer de façon plus fine les risques encourrus par la région.

Alain Rousset s'est également exprimé sur la suppression du festival des Nuits romanes, du programme "10.000 toitures" et du fonds régional d'initiative locale (FRIL). "Le FRIL, c'était 9M€ en 2014, 20M€ en 2015", a-t-il détaillé avant de brandir la note pour cette année : "j'ai appris hier soir que nous avions encore un stock d'engagements de 31,5M€ qu'il faudra prendre en compte dans le budget 2016. Il fallait arrêter".

Les garanties avancées par le président de la région ALPC n'ont pas convaincu l'opposition. "Nous ne sommes pas capables de faire dans la prospective avec une inconnue de 300, 400 500 millions d'euros voire plus", a estimé Jacques Colombier à la reprise des débats, après que Viriginie Calmels a -elle aussi- annoncé son intention de quitter les bancs de l'assemblée. 


"Je regrette que vous puissiez mélanger les orientations et le budget...", a répondu Alain Rousset. 

 

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