Le chantier SNCF de la Gare Saint-Jean est arrêté depuis ce matin. La teneur en plomb trop élevée sur le site, dangereuse pour les ouvriers, est à l'origine de cette décision du maitre d'oeuvre qui pourrait aussi faire face à un surcoût financier.
Le chantier d'aménagement de la gare LGV Voyageurs de Bordeaux est arrêté depuis ce matin. L'entreprise de peinture Lassarat a en effet reçu un mail du maitre d'oeuvre, la Systra, lui ordonnant de stopper les travaux.
C'est la détection d'un taux trop élevé en plomb sur le site qui est à l'origine de cette décision. On parle de mesures 700 fois supérieures à la moyenne admise.
On sait depuis plusieurs mois que cette "pollution" pourrait mettre en danger la santé des ouvriers. Déjà, en février dernier, la Direccte Aquitaine ( Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) avait attaqué en justice l'entreprise Lassarat Peintures pour la surexposition de ses salariés aux poussières de plomb. Une action déboutée par les magistrats qui avaient estimé que le seuil limite d'exposition n'avait pas été atteint.
Il s'agit ici de la rénovation de la grande verrière , construite en 1891. Le décapage de cette structure métallique mobilise aujourd'hui plus d'une centaine d'ouvriers, sur les 160 présents sur le chantier.
Ces travaux de réhabilitation ont mis au jour des particules de plomb, présentes dans les matériaux utilisés au 19e siècle, révélées par les techniques de décapage au "sablage".
Pour tenter de résoudre cette "pollution" au plomb, l'Entreprise Lassarat, a du changer de technique et passer au "décapage chimique" ( extraction et recyclage de l'air, traitement des particules..), ce métal pouvant présenter de graves danger pour l'homme ( voir encadré).
Or au fil des mois, les analyses de l'ITGA (Institut technique des gaz et de l'air) ont constaté que la teneur en particules de plomb dans l'air ne diminuait pas : un coup d'arrêt pour le chantier.
Pour l'heure, la SNCF ne remet pas en cause la faisabilité des travaux et affirme que le chantier, débuté en septembre 2014, reprendra après de nouvelles expertises qui devront déterminer pourquoi ce taux en plomb est toujours aussi élevé. La SNCF refuse toujours de révéler l'exacte teneur en plomb détectée par les analyses, mais s'engage à assurer le suivi médical des ouvriers. L'achèvement des travaux est prévu au printemps 2017.
Selon d'autres sources bien informées, cet arrêt du chantier pourrait aussi être lié à un surcoût financier induit par cette "pollution". Les techniques de décapage chimiques très complexes employées aujourd'hui n'étaient pas prévues dans le chantier initial et auraient généré une facture beaucoup plus importante que le devis initial.
Pour l'heure la date de reprise du chantier n'a pas été fixée dans l'attente de nouvelles analyses.