Alors que le zouave du pont de l'Alma s'enfonce à vue d'oeil dans la Seine, la capitale girondine a été jusqu'ici relativement épargnée. Pourtant, Bordeaux aussi a connu par le passé des crues spectaculaires.
Du fait de sa proximité avec l’océan, deux phénomènes peuvent se conjuguer. D’une part, d’importantes précipitations et des orages violents, d’autre part une forte marée montante.
Retour sur quelques dates :
Avril 1770 Si cette crue a autant marqué les esprits, c’est parce qu'elle est la première catastrophe de ce genre à être autant documentée. Egalement appelée « la grande Souberne », elle est causée par une fonte rapide des neiges des Pyrénées au début du printemps. Si les dégâts à Bordeaux ne sont pas aussi importants que prévus, des zones entières d’habitation ont été détruites à Agen et à Lamagistère
Juin 1883 Suite à de violents orages, la Garonne sort de son lit. La rue Ste Catherine est transformée en torrent, et place Dauphine (aujourd’hui Gambetta), des rigoles de 20 cm apparaissent.
Mars 1930 Il s’agit de la crue de référence pour la Garonne. Elle touche tout le Sud-Ouest de la France, du Tarn à la Gironde. On estime le débit à 7600m3/s.
Novembre 1952 Des averses abondantes entraînent une rupture de la digue à Blanquefort.
Janvier 1955 La Garonne déborde de son lit pendant trois jours suite à une tempête qui touche le nord-est de l’Europe.
Décembre 1981 Après un automne pluvieux, une tempête s’abat sur la Gironde, conjuguée à un coefficient de marée très fort (103). Les quais sont totalement submergés, ainsi que le quartier de la gare. En raison du caractère exceptionnel de ces crues, le dispositif ORSEC est mis en place.
Février 1995 Le Sud du département est partiellement submergé. Le niveau de la Garonne atteint 8,34 m. La même année est créé le Plan de Prévention des Risques d’Inondation par la loi « Barnier ».
Décembre 1999 « La tempête du siècle » touche particulièrement la Gironde. En plus des innombrables dégâts sur les infrastructures, la Garonne déborde de son lit par endroits. Une forte marée et des rafales de vents dépassant les 140 km/h fragilisent les digues. La centrale de Blaye est même contrainte d’arrêter en urgence deux de ses réacteurs.
Février 2010 La tempête Xynthia frappe de plein fouet la Charente-Maritime et la Gironde. Si les dégâts les plus importants sont localisés dans les communes côtières, à Bordeaux, le quartier de la Bastide est complètement inondé.
Les inondations destructrices comme la ville en a connues depuis le Moyen-âge seraient difficilement imaginables aujourd’hui, en raison de la transformation profonde des berges, qui ont été consolidées et surélevées.
Toutefois, si elles ne font plus de dégâts majeurs, la Garonne déborde encore régulièrements lorsque les précipitations sont trop importantes, ce qui peut provoquer la fermeture des voies sur les quais, comme en février dernier.