Bordeaux : la Licra va porter plainte pour des "quenelles" devant la synagogue

La Licra a annoncé dimanche soir qu'elle va porter plainte pour des "quenelles", geste controversé de ralliement à Dieudonné, mais aussi interprétées comme des actes antisémites, réalisées ces derniers mois devant la synagogue de Bordeaux dont elle a eu récemment connaissance.

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La Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) a indiqué qu'elle allait déposer plainte contre X lundi auprès du Procureur de la République pour injure à caractère raciste, visant les auteurs de ces quenelles, dont des photographies ont circulé sur les réseaux sociaux. La Licra dit avoir trouvé trace d'une demi-douzaine de photos.

Ecoutez Clothilde Chapuis, présidente de la Licra en Gironde. 


La Licra, par cette plainte, explique dans un communiqué se joindre à une plainte déjà déposée cette semaine par l'Association Cultuelle Israélite de la Gironde et confirmée dimanche soir par le président du Consistoire de Gironde, Erick Aouizerate.

Vues sur les réseaux sociaux

Les "quenelles" visées, a expliqué Clothilde Chapuis, présidente de la Licra-Bordeaux, ont été réalisées entre début 2013 et il y a quelques semaines, soit avant que le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, ait annoncé, fin décembre, qu'il étudiait la possibilité de faire interdire les spectacles de Dieudonné en raison, selon lui, du caractère d'incitation à la haine raciale de certains de ses sketches.

La quenelle "n'est plus depuis longtemps un geste (anti-système) comme le prétendent ses défenseurs, mais un geste antisémite", a déclaré Clothilde Chapuis. "Il y a eu une forme d'impunité, mais l'impunité c'est fini", a-t-elle ajouté, soulignant le caractère "dissuasif" de ces procédures pour d'éventuels provocateurs tentés par des "quenelles" en défiance à l'intervention récente de Manuel Valls.

Elle a enfin souligné l'aspect "pédagogique" de la plainte, à destination "de jeunes qui ne prendraient pas conscience de la gravité du geste. C'est antisémite, c'est illégal et c'est grave". L'association SOS Racisme, par son avocat, Me Patrick Klugman, a également indiqué dimanche qu'elle poursuivra désormais les "quenelles", quand elles seront effectuées dans des lieux où elles "ne laissent pas de doute" sur leur caractère antisémite.

Dieudonné risque un an de prison

Interrogé sur Europe 1 lundi 6 janvier, Pierre-Olivier Sur, le bâtonnier du Barreau de Paris a rappelé qu'il "risque un an de prison ferme". 

La loi sur l'injure et la diffamation (...) qui a été revisitée par la loi Gayssot de juillet 1990, permet, et c'est une exception, de la prison ferme lorsqu'il y a "un appel à la haine raciale et à l'antisémitisme. Cette loi s'applique, elle doit s'appliquer, et je regrette que des poursuites ne soient pas immédiatement orchestrées contre Dieudonné et tous azimuts à raison de chacun des propos inadmissibles qu'il tient tous les jours.





Devant l'école juive de Toulouse

Lundi dernier, à Toulouse, le Parquet a indiqué avoir ordonné mi-décembre une enquête après la diffusion sur internet de la photo d'un individu faisant une "quenelle" devant l'école juive où Mohamed Merah avait assassiné un enseignant et trois enfants juifs en mars 2012. Le Parquet avait été alerté par la plainte d'une responsable de l'école Ohr Torah.

La Licra a indiqué qu'elle demanderait, comme elle l'avait fait l'an dernier, l'interdiction du spectacle de Dieudonné prévu le 26 janvier à Bordeaux,
au nom, non plus du "risque de trouble" à l'ordre public, mais du "trouble à l'ordre public que constitue en lui-même le spectacle antisémite" de l'humoriste.

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