Brexit : "Shocking !" pour les britanniques de Bordeaux

Ils vivent à Bordeaux depuis de nombreuses années. Leur passeport est britannique mais ils se considèrent comme citoyens européens ou citoyens du monde. Ce matin, l'annonce de la sortie de Royaume-Uni de l'Union Européenne a été une douche froide. 

Il s'exprime dans un français parfait, juste une pointe d'accent à peine perceptible témoigne de la nationalité de Ben. Cet Anglais a quitté Londres avec sa famille, il y a huit ans pour s'installer à Bordeaux. Ben Kennedy est négociant en vins. Ils vend les vins de Bordeaux en Grande Bretagne et dans le reste du monde. 

Ce matin, Ben a découvert avec stupeur le choix de ses compatriotes. 

Je suis choqué ! J'étais confiant hier soir et ce matin...

Ce négociant en vins de Bordeaux s'attend à présent à un net ralentissement de son activité vers les pays de la Grande Bretagne. La baisse de la livre sterling aura des conséquences immédiates sur les exportations vers le Royaume-Uni. 

Pourtant cet aspect néfaste sur l'économie n'est pas vécu comme catastrophe pérenne par Ben Kennedy. Pour lui la situation va se stabiliser logiquement d'ici quelques semaines. Il s'agit d'un réflexe. 

Lorsqu'il évoque son activité professionnelle et les conséquences économiques du Brexit, Ben Kennedy ne perd pas son humour, très anglais !

Je sais que je ne vais pas perdre mes clients Suisses ou Scandinaves. Ils me voient trop comme le petit Anglais qui a su s'échapper d'Angleterre ! 

Ce qui inquiète Ben Kennedy, ce sont les conséquences humaines et politiques de ce Brexit. L'annonce de la démission de David Cameron d'ici quelques mois est pour lui une véritable catastrophe pour l'avenir du Royaume-Uni. 

J'ai très peur que cela signe la fin de l'union en Grande-Bretagne, la fin du Royaume-Uni. L'Ecosse et l'Irlande du Nord vont vouloir leur indépendance. Le Royaume Uni doit conserver un leader politique fort. Qui pourra remplacer Cameron dans cette optique ? 

Durant deux années, se met en place un processus de négociation entre la Grande-Bretagne et l'Union Européenne. Ben Kennedy reste dans l'attente des décisions qui seront prises. 

Pour Emma Bernabeu, une Anglaise qui vit en France depuis 30 ans, le Brexit est également une stupeur. 

C'est un client qui m'a réveillé ce matin en m'apprenant la nouvelle par texto ! Je suis choquée mais pas vraiment surprise. 

Emma vend des produits anglais de luxe dans le secteur alimentaire en France. A l'inverse, la baisse de la livre Streling pourrait avoir un effet bénéfique sur les exportations de ses produits britaniques. Mais elle ne veut pas trop spéculer la dessus. Elle préfère que les prix pratiqués restent justes. 

La sortie de la Grande Bretagne de l'Union Européenne est une mausvaise chose pour Emma Bernabeu. Le principe du référendum était pour elle une erreur dès le départ. 

Lorsqu'on est malade on s'adresse à un médecin, un expert et non pas à tous les voisins. Pour une question aussi capitale, il fallait que les dirigeants politiques tranchent et non pas toute la population. C'est un sujet trop complexe. 

Pour David Hardy, un Ecossais qui travaille à Bordeaux pour une société qui gère les capitaux des britanniques vivant en France, l'un des points principaux de cette "révolution" concerne les retraités expatriés.  Les frais de santé des retraités britanniques sont pris en charge à 100% par leur gouvernement. 

"Que va-t-il se passer pour ces retraités ? L'accord entre la Grande-Bretagne et l'Europe sera-t-il toujours d'actualité?  Ces expatriés britanniques sont très inquiets, s'ils doivent payer leurs frais médicaux sans être remboursés, ils devront certainement quitter la France.