Le marie de Bordeaux, Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite et du centre, a défendu hier mardi les grandes écoles, un système qui "marche bien" devant un amphi de centraliens à qui il a lancé : "N'ayez pas de complexe d'être les meilleurs!".
Interrogé sur l'idée défendue dans un rapport d'une fusion de Polytechnique avec d'autres écoles, M. Juppé a expliqué qu'en France on avait "une spécialité" de "casser ce qui marche bien", à l'occasion d'une conférence organisée par des élèves de Centrale-Supélec sur le campus de Châtenay-Malabry.
"Nous avons un système de grandes écoles qui marche bien", a-t-il assuré, prônant que certaines écoles puissent "se rapprocher" mais "en les laissant un peu libres". Il faut "garder la spécificité d'un système qui a fait ses preuves et sélectionne les meilleurs", a-t-il ajouté.
Puis, il a lancé à un amphi bondé de 450 personnes: "N'ayez pas de complexes d'être les meilleurs", lui qui fut qualifié de "meilleur d'entre nous" par Chirac. "Personne ne vous a volé votre diplôme", a-t-il dit. "Je me bats sur cet air du temps qui
consiste à vilipender les élites", a ajouté ce normalien puis énarque.
Interrogé sur "la sélection" à l'université, il a préconisé une "orientation en amont" plutôt que "de s'engager dans une procédure de sélection qui fait pousser des hurlements".
"On dit que la France a besoin de faire des réformes profondes (...) attention à ne pas ouvrir tous les fronts à la fois car à ce moment-là cela risque de péter", a-t-il aussi mis en garde.
Au cours de l'heure et demi de conférence, où il a tombé la veste compte tenu de la chaleur régnant dans l'amphi, il a aussi été interrogé sur son âge et son "échec" de 1995.
"J'ai l'âge que j'ai", a-t-il dit, mettant en avant aussi "l'expérience..." avant de lâcher : "les Français ils ont besoin de quelqu'un d'assez calme, pas trop nerveux, pas trop agité...", provoquant facilement les rires de l'assistance.
"Ca y est ca twitte déjà...", a-t-il ensuite ironisé, dans une ambiance plutôt décontractée.
Il n'a pas en revanche épargné les médias : "C'est un problème, les médias, cela tire souvent la politique vers le bas".
"Vous ne m'avez pas ménagé!", a-t-il lancé au bout du compte, remerciant les élèves d'être "son antidote à la morosité".
L'association organisatrice se félicitait après la conférence -- retransmise en vidéo dans un autre amphi -- d'une grosse
et inhabituelle affluence.