Héros du film de Christian Duguay qui sort ce mercredi en salle, " Jappeloup " est aussi une marque lucrative. A tel point que 21 ans après sa mort, son cavalier Pierre Durand assigne en justice l’éleveur du cheval de légende.
Son nom vaut de l’or. Jappeloup, cheval prodige du saut et champion olympique aux Jeux de Séoul en 1988, est une légende qui dépasse les cercles hippiques. Mais derrière la belle histoire adaptée au cinéma se cache une bataille juridique. Le cavalier Pierre Durand, qui a connu la gloire avec lui à Séoul, a assigné en justice l’ancien propriétaire de la monture, Henry Delage. Objet de la discorde : le nom du cheval. Jappeloup est une marque déposée par Delage pour commercialiser du vin et des vêtements. Le coup marketing réalisé par l’ancien éleveur n’est pas du goût du champion olympique.
Le journal Sud Ouest qui révèle l’affaire, rappelle les relations tendues entre les deux hommes, selon Pierre Durand : "Jappeloup, c’est une légende, un cheval déifié, j’ai construit son image tout au long de sa carrière. Et j’en serai le garant jusqu’à ma mort. Tous ceux qui voudront utiliser son image de manière parasitaire m’auront en travers de leur route" ..
De son côté Henry Delage, aujourd’hui âgé de 87 ans, contre-attaque : "il a toujours voulu faire croire qu’il avait sorti Jappeloup de la rue, que c’était un cheval vilain. Il voulait tout le mérite pour lui".
En proie à des difficultés financières, l’éleveur avait dû vendre son cheval à Pierre Durand en 1981. Jappeloup est issu du croisement d’un trotteur et d’une jument pur-sang, l’un des secrets de son succès mondial. Le cheval est mort d'un arrêt cardiaque en novembre 1991.