Les ex-salariés licenciés du groupe de connectique automobile Molex étaient réunis en audience lundi devant la chambre sociale de la cour d'appel de Bordeaux pour tenter une nouvelle fois de faire reconnaître la responsabilité de la maison-mère américaine dans la fermeture de leur usine en 2009
Les 283 salariés de l'usine de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) mènent depuis leur licenciement un combat emblématique contre les "licenciements boursiers" et "les patrons voyous", assurant que la fermeture de l'usine avait été "préméditée et téléguidée" par la maison mère, alors qu'eux-mêmes jugeaient leur activité rentable.
En février 2013, ils avaient obtenu de la cour d'appel de Toulouse que la maison mère, Molex Inc., soit considérée comme "co-employeur" au même titre que sa filiale française aujourd'hui liquidée. Mais la Cour de cassation, plus haute instance judiciaire française, a estimé en juillet 2014 que l'arrêt rendu à Toulouse était insuffisamment motivé et que l'affaire devait être rejugée.
Les quelque 110 ex-salariés qui ont fait le déplacement en autobus à Bordeaux, revêtus de leur ancienne blouse de travail, espèrent que la Cour d'appel de Bordeaux reconnaîtra encore une fois la maison mère comme "co-employeur". Cela leur permettrait d'obtenir devant les prud'hommes des dommages et intérêts du groupe américain et non pas du liquidateur de la filiale française, quasiment insolvable.
Ils avaient obtenu quelque 15 millions d'euros en mars 2014, mais le versement a été suspendu. L'avocate de Molex Inc., Me Laurence Dumure-Lambert, a démenti durant l'audience toute "immixtion de la société-mère dans sa filiale". La décision a été mise en délibéré au 16 décembre.