Prothèses PIP : un rapport dévoile que l'agence du médicament a réagi avec deux ans de retard

Pour Philippe Courtois, l'avocat bordelais des victimes, c'est "une demi surprise car dès juillet 2010, "on avait porté plainte contre l'Afssaps". "On a tardé cette suspension et c'est 6 à 10 000 personnes qui ont été implantées".

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Le site d'informations Mediapart a fait état mardi d'un rapport interne très critique de l'Agence du médicament (à l'époque Afssaps) sur l'absence d'alerte de l'agence concernant les prothèses PIP contenant du gel de silicone non conforme, et qui aurait été dissimulé au Ministre de la Santé de l'époque.

Le Professeur Dominique Maraninchi, patron de l'Agence du médicament ANSM, interrogé par l'AFP, "dément toute dissimulation". Selon lui, "le document évoqué a été écrit par un salarié deux mois après la remise du rapport officiel rendu public" le 1er février 2012.

Pour Me Philippe Courtois, avocat des victimes PIP, l'agence n'a "rien fait pendant deux ans". "Avec un tel rapport, la mise en examen de l'agence doit être opérée rapidement. On est exactement dans la même situation que le Mediator".

Ecoutez la réaction l'avocat Bordelais recueillis ce matin par Karim Jbali et Sylvie Tuscq-Mounet



Plus de 16.000 femmes se sont fait retirer leurs prothèses mammaires PIP contenant un gel de silicone frauduleux, selon le dernier bilan arrêté fin mai par l'ANSM. Le taux de "défaillance" constaté sur les implants PIP retirés est "à ce jour de 25,4%", avec 7.186 implants défectueux sur les 28.276 retirés chez 16.426 femmes.

Le nombre de femmes porteuses de prothèses PIP en France est estimé à environ 30.000.
Les retraits préventifs avaient commencé après la suspension de la commercialisation de ces implants en mars 2010.
Ils se sont accélérés à partir du début 2012, après la décision du ministère de la Santé de proposer des explantations même en l'absence de signe clinique de détérioration de l'implant.

Un procès s'est déroulé en mai devant le tribunal correctionnel de Marseille contre le fondateur et patron de PIP, Jean-Claude Mas, qui nie la dangerosité de ses produits. Le jugement doit être rendu le 10 décembre.

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