Elles étaient près de 200 à manifester ce mardi à Bordeaux. Les sages-femmes réclament une meilleure reconnaissance de leur statut, de leur formation et de leurs responsabilités. Une première table ronde sur le statut des sages-femmes s'est tenu au ministère de la Santé. 

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Cette réunion est très attendue par toutes femmes mais aussi quelques hommes de la profession. Elle devrait même conditionner la poursuite ou l'arrêt d'un mouvement de grève entamé mi-octobre. Car les sages-femmes se sentent "invisibles", "mal reconnues" et "je veux leur permettre d'être plus visibles" : c'est ainsi que la ministre de la Santé Marisol Touraine avait justifié le 7 novembre la mise en place du groupe de travail, qui sera lancé ce mardi.

Mme Touraine avait fait cette ouverture au collectif des sages-femmes - composé de syndicats et d'associations - à l'issue d'une manifestation qui avait mobilisé à Paris plusieurs milliers de sages-femmes. Leur "marche" était le point d'orgue d'un mouvement lancé par ce collectif le 16 octobre avec un sit-in devant le ministère, accompagné d'une grève illimitée.

Réévaluer leur statut

Au coeur de la contestation des sages-femmes: leur statut. Considérées comme personnel médical dans le code de la santé publique, elles estiment ne pas être reconnues comme telles dans les faits, en particulier à l'hôpital. "En théorie nous avons le statut médical, mais pas en pratique", résume Nicolas Dutriaux, du Collège national des sages-Femmes de France, membre du collectif.

L'objet du groupe de travail est d'une part de "conforter leur rôle et leur mission" comme professionnelles médicales de premier recours (premier professionnel auquel accède le patient) pour les libérales. D'autre part, il s'agit de "réfléchir" à leur statut à l'hôpital, selon Mme Touraine.
La ministre avait également pris soin de souligner que la profession serait pleinement associée à sa stratégie nationale de santé, qui doit être développée en 2014, répondant à une autre de leurs revendications.

Une manifestation à Bordeaux

Comme dans d'autres villes de Province, les sages-femmes ont décidé de manifester ce mardi. A Bordeaux, elles étaient près de 200 devant l'Agence Régionale de Santé. Des sages-femmes de la maternité de l'hôpital de Pau avaient rejoint leur consoeurs bordelaises dans ce mouvement de grève illimité, lancé au niveau national depuis plus d'un mois. Tandis que d'autres grévistes, restées sur place, porteront un brassard noir "sage-femme en grève". Elles n'assureront pas les cours de préparation à l'accouchement ni les entretiens prénataux, seules les consultations et les actes d'urgences seront assurés. (source : la République des Pyrénées).

Regardez le reportage de Yannick de Solminihac et Bernard Hostein-Aris.


Le collectif a toutefois poursuivi le mouvement après sa rencontre avec Mme Touraine, souhaitant connaître le contenu précis de cette première réunion, à laquelle participent également d'autres organisations syndicales, représentatives de la profession.

Toutes plaident pour que les sages-femmes soient :
  • davantage reconnues,
  • pour plus d'autonomie, 
  • la création d'une filière spécifique sages-femmes au sein des établissements de santé,
  • pour l'amélioration des conditions de travail et des salaires.
"Est-ce une réunionite aiguë pour nous calmer ou est-ce une réunion avec de vraies propositions, de vraies avancées?", interroge M. Dutriaux, précisant qu'une assemblée générale prévue le 19 au soir décidera de la poursuite ou de l'arrêt de la grève. En outre, des rassemblements sont organisés à Paris devant le ministère et en province devant les Agence régionale de santé (ARS) à 10H00, au début de la réunion.

Statut de praticien hospitalier ?

La participation de syndicats de gynécologues aux discussions reste en suspens, a indiqué M. Dutriaux. Le collectif y est opposé. Autre point sensible : les autres organisations de sages-femmes ne sont pas favorables à l'obtention du statut de praticien hospitalier, réclamé par le collectif. Intégrer ce statut suppose que les sages-femmes des hôpitaux renoncent à celui de fonctionnaire et "implique des contrats précaires de droit public", explique Vincent Cicero, secrétaire de l'Union nationale et syndicale des sages-femmes, pointant le "risque de rajouter de la précarisation à la précarisation".

Pour la CGT, "le changement statutaire doit intervenir après les salaires", tandis que FO estime que "l'immense majorité des sages-femmes ne demandent pas à être praticien hospitalier". En parallèle, ces syndicats participent à des négociations sur les salaires des sages-femmes de la fonction publique hospitalière.
Mercredi, lors d'une première réunion sur ce sujet, ils ont rejeté les propositions du ministère de la Santé, jugées trop faibles, octroyant en moyenne 162 euros mensuels bruts, selon eux. Le salaire d'une sage-femme hospitalière débute à 1.400 euros nets par mois.


Pour en savoir plus, consultez le site de l'ordre des sages-femmes.
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