Une cinquantaine de Bordelais a participé au rassemblement organisé ce dimanche autour du président François Hollande. Le 19 mars 2012, Le Rabbin Sandler, ses deux jeunes garçons et un troisième élève étaient abattus par le tueur au scooter à l'école juive Ozar Hatorah à Toulouse.
Jonathan Sandler a marqué la communauté juive de Bordeaux. Il avait grandi en Gironde. Rabbin, il venait régulièrement y donner des cours le mardi à l'Institut d'études juives de Bordeaux. Une plaque en sa mémoire avait été dévoilée un an après sa mort.
Ce dimanche, une délégation bordelaise a fait le voyage jusqu'à Toulouse. Elle est venue grossir le cortège de 3000 personnes qui ont défilé pour honorer la mémoire des 7 victimes de Mohamed Merah, le tueur au scooter qui voulait "mettre à genoux" la France.
La marche a débuté à 10h dans les rues de la ville rose pour se rendre tout près du Capitole, où le chef de l'Etat a pris la parole lors d'une cérémonie d'hommage.
Le président François Hollande a délivré un message de compassion et de fermeté contre l'antisémitisme et toutes les formes de terrorisme, un an après les crimes de Mohamed Merah.
Le chef de l'Etat a assuré aux familles des victimes l"unité" et la "solidarité" de la France.
Symbole de ce besoin d'union contre la haine, Jonathan Sandler, père et grand-père de trois des victimes juives du tueur, donnait le bras à Latifa Ibn Ziaten, la mère du premier parachutiste tué par Merah qui s'emploie depuis la tragédie à rencontrer les jeunes des quartiers de France pour dénoncer la violence. Étaient également présents le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim, la présidente du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) en Midi Pyrénées Nicole Yardeni, de même que de nombreuses figures de la communauté musulmane, tel l'imam de Drancy Hassen Chalghoumi.
François Hollande a promis des réponses concernant les zones d'ombre dans l'enquête sur la sanglante équipée du petit délinquant toulousain rallié au salafisme.
" Cette tragédie aurait-elle pu être évitée? Merah a-t-il agi seul ou était-il membre d'un réseau plus vaste? ", a demandé le chef de l'Etat, évoquant les questions sur le financement des voyages à l'étranger du tueur ou les éventuels dysfonctionnements des services de police. "La réponse est due aux familles et à la France tout entière. Je m'en porte garant".
Le président s'est également montré intraitable face au terrorisme, où qu'il soit. "La lutte contre le terrorisme ne suppose aucun relâchement, aucune faiblesse, aucune négligence", a-t-il dit. Il s'agit d'une lutte "globale",-t-il rappelé,
"c'est pourquoi la France fait son devoir au Mali au nom de la communauté internationale" pour empêcher l'installation d'un "sanctuaire terroriste".
François Hollande a également tenu à dénoncer avec force l'antisémitisme qui n'a pas cessé, "constat cruel", depuis la tragédie de Toulouse où des "enfants sont morts" pour "la même raison que ceux du Vel d'Hiv et de Drancy : parce qu'ils étaient juifs".
Après une minute de silence, le président et le maire de Toulouse planteront un magnolia symbolisant la dignité. François Hollande a ensuite rencontré à huis clos les familles des victimes.
La cérémonie constituait le point d'orgue d'une semaine au cours de laquelle Toulouse et sa voisine Montauban se sont replongées dans l'horreur des crimes perpétrés au nom du jihad un an plus tôt.
L'évocation des noms des victimes au gré des cérémonies a rouvert les plaies :
- le parachutiste Imad Ibn Ziaten, tué le 11 mars 2012 à Toulouse,
- les parachutistes Abel Chennouf et Mohamed Legouad, tués les 15 mars à Montauban,
- Myriam Monsonego, 8 ans, Gabriel et Arieh Sandler, 4 et 5 ans, et leur père Jonathan, tués le 19 mars à l'école juive Ozar Hatorah de Toulouse.
Tous abattus de sang-froid par Mohamed Merah, petit délinquant toulousain rallié au salafisme et ayant fait voeux, selon ses dires, de venger les enfants palestiniens et de punir la France pour son engagement militaire en Afghanistan.