François Hollande annonce un "plan global" à l'occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes. La région n'est pas épargnée par ce phénomène national.
Le président de la République a promis dimanche un "plan global" pour les femmes victimes de violences visant à la fois à mieux "punir" les auteurs, et à "informer" et accompagner les victimes.
François Hollande a fait cette annonce après avoir rencontré quelques victimes dans un foyer parisien, où il s'était déplacé à l'occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes.
Ces violences sont "inexprimables, tellement elles sont dures", a-t-il souligné en annonçant "un projet de loi avec des dispositions renforcées", des logements d'urgence dédiés, une meilleure formation des professionnels et une "grande campagne d'information" début 2013.
D'après les derniers chiffres officiels, près de 2% des femmes ont subi, en l'espace de deux ans, des violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou compagnon ou ex-conjoint/compagnon. En 2011, 122 ont été tuées par leur conjoint ou compagnon, ex ou actuel.
Une série de mesures seront détaillées lors du comité interministériel aux droits des femmes vendredi prochain. Une "loi cadre", globale, sera ensuite présentée par le gouvernement avant l'été 2013, a précisé à l'AFP le ministère du Droit des femmes.
Les associations réclament depuis des années une loi cadre. Il faut une loi "qui comble les lacunes parfaitement identifiées des lois précédentes et ne laisse de côté aucun aspect des violences", revendique le collectif national pour les droits des femmes, groupement d'associations féministes, de syndicats et partis politiques, qui a appelé à manifester dimanche à Paris.
Un tiers des 5.000 nouveaux logements d'urgence réservées aux victimes
Selon le ministère, le futur projet de loi réformera notamment l'ordonnance de protection de 2010. Celle-ci permet de soustraire en urgence à leur conjoint les victimes de violences conjugales mais tous les tribunaux ne l'appliquent pas de façon uniforme.
Il reprendra aussi le fruit de la négociation en cours sur l'égalité hommes-femmes, qui doit s'achever avant le 8 mars 2013, ajoute-t-on.
"Nous devons avoir des procédures pénales beaucoup plus rapides et simples" et des "dépôts de plainte accompagnés et suivis d'effets" afin de "punir", a déclaré François Hollande.
Il s'agit aussi "d'informer" pour que les victimes "sachent bien qu'elles peuvent trouver un accueil" et d'apporter des "formations spécifiques" aux "policiers, gendarmes, médecins, enseignants...", a insisté le président.
Selon les associations, 75.000 à 100.000 femmes sont violées chaque année mais 10% seulement portent plainte.
Par ailleurs, sur les 5.000 logements d'urgence que le président promet de créer d'ici à la fin de son quinquennat, un tiers seront réservés aux femmes victimes de violences, précise le ministère.
La ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, a en outre annoncé dimanche que des appartements seraient "réservés" aux victimes parmi les logements sociaux.
La prévention des violences sexistes par l'apprentissage de l'égalité sera expérimentée en 2013 "dès la dernière classe de maternelle et jusqu'à la fin du primaire", promet également la ministre. Le "tabou" autour de ces violences "est devenu insupportable", soulignait récemment Mme Vallaud-Belkacem.
Pour "que l'indifférence n'existe plus" et au moment où François Hollande s'exprimait, l'association "Ni putes ni soumises" a organisé une manifestation, au cours de laquelle une centaine de femmes ont mimé des scènes d'agression, s'écroulant près du parvis de Beaubourg.
A Bordeaux, les militantes de l'association sont allés à la rencontre du public sur la place Camille Julian.