Une grosse centaine de pompiers, rejoints un temps par quelques dizaines de "gilets jaunes", manifestaient samedi après-midi près du Parc des Expositions de Bordeaux où se tient sous très haute surveillance policière, pendant deux jours, le Campus des Territoires de la République en Marche.
Les pompiers, qui manifestaient à l'appel de l'Unsa Gironde, la CFDT, la fédération autonome, la CGT et FO, étaient partis de la caserne de Bruges, au nord de Bordeaux, pour effectuer à pied les 3km les séparant du lieu où se rassemble le parti présidentiel.
"Tamalou ? Partout", "Secours en Péril", "Etat absent = pompiers en colère", pouvait-on lire sur les pancartes alors que retentissaient des sirènes portatives disséminées dans le cortège.
Les manifestants ont été retenus à plus d'un km de l'entrée du Parc des Expositions, bouclé par les cordons des forces de l'ordre déployées par centaines, avec camions et canons à eau, à la fois dans ce lieu très éloigné du centre-ville comme dans le centre de la capitale girondine.
Une délégation devait être reçue par des conseillers du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.
Selon Jean Billard (Unsa-Sdis 33), "aujourd'hui les sapeurs-pompiers accompagnés de collègues d'autres départements sont venus faire du bruit. Nous voulons que le ministre (Castaner) entende nos sirènes"..."Les sapeurs-pompiers ont remis leurs revendications au ministre en mars. Il devait répondre sous 15 jours. Cinq mois plus tard, on n'a toujours pas de réponse et il n'y a pas de dialogue social", a ajouté le responsable qui veut que "l'Etat nous reconnaisse comme profession à risques. Nous voulons des embauches massives de pompiers statutaires"? "On l'entend parfois dire qu'il est le premier flic de France mais on aimerait aussi qu'il se sente un peu parfois le premier pompier de France", a-t-il ajouté.
André Goretti, président du FA/SPP-PATS, premier syndicat de pompiers professionnels, a dénoncé devant l'important dispositif policier "une entrave à la liberté d'expression. On n'a pas la possibilité d'aller s'expliquer".
Pendant ce temps, Christophe Castaner signait autographes et posait pour des selfies avec des militants de LREM, refusant de répondre aux questions des journalistes.
Quelques dizaines de "gilets jaunes", qui avaient tenté en vain de se rapprocher, découragés, sont ensuite repartis rejoindre le cortège traditionnel des samedis en centre-ville. Avec un nouveau souffle perdu pendant l'été, ils étaient plusieurs centaines à manifester, au hasard des rues, surveillés là aussi par un important dispositif policier.
"Le parc des expositions est inaccessible", a dénoncé Olivia, de Bordeaux, qui aurait voulu manifester devant LREM et qui "n'a vu aucune amélioration pour les petites gens". "Il n'y a rien de changé", selon Alain, retraité de Libourne et habitué de ces manifestations bordelaises.
Les pompiers ont en grève depuis trois mois :