Le rapport définitif a été transmis aux élus de la commission des finances de la Nouvelle-Aquitaine réunis ce jeudi. Alors que Ségolène Royal se disait irréprochable, il pointe une situation financière dégradée comme l'avait annoncé Alain Rousset.
Ségolène Royal avait exprimé haut et fort son soulagement et sa satisfaction la semaine dernière affirmant que ce rapport, non encore rendu publique, lui donnait raison.
Elle s'était déclarée jeudi dernier "très contente des résultats de ce rapport (...) qui clarifie les choses, démonte les acusations vraiment diffamatoires qui ont été faites pour détruire et pour abîmer".
Or les élus ont pu découvrir les détails du travail des rapporteurs ce matin quand le document définitif leur a été transmis.
Il pointe une capacité de désendettement portée à 19 ans, ce qui s'avère être bien supérieur au seuil d'alerte pour une collectivité. Il confirme également les emprunts toxiques révélés par l'équipe Rousset à hauteur de 46 millions d'euros. Et il regrette qu'ils n'aient pas été renégociés grâce au fond de soutien de l'Etat.
Ségolène Royal, qui a présidé la région Poitou-Charentes pendant 10 ans, avait accusé Alain Rousset d'avoir accumulé du ressentiment à son égard "parce que j'étais à la tête de la seule région à ne pas augmenter les impôts, contrairement à l'ancienne Aquitaine" avait-elle dit.
"Le trou dans les caisses n'existe pas, il y a même du potentiel transféré", affirmait-elle aussi. Elle réclamait le rétablissement de ses politiques régionales "qui ont fait leurs preuves, fait rayonner cette région et ont été détruites par Alain Rousset", au sujet de ses choix sur l'apprentissage, l'accès à la culture, l'aide aux petites communes, aux travaux d'économie d'énergies, les soutiens aux jeunes, ou le Festival Nuits Romanes supprimé en 2016.
Une stratégie de communication "délétère" selon l'équipe Rousset
Ce matin Florent Boudié, le Vice-Président de la commission des finances de la Nouvelle-Aquitaine, a dénoncé une "stratégie de communication délétère" de la part de l'actuelle ministre de l'environnement. "Elle jette le doute sur la volonté de transparence que nous avons diffusé dès le printemps dernier".
Florent Boudié parle de "la parole de l'ancienne présidente de la région Poitou-Charentes contre celle d'une autorité juridictionnelle totalement indépendante, qui a fait son travail et son constat de manière objective".
Le rapport, qui n'a pas encore été rendu public, doit être débattu en séance plénière de l'assemblée régionale le 19 décembre prochain.