Ségolène Royal s'est déclarée hier "contente des résultats" du rapport de la Cour Régionale des Comptes qui dit-elle "démonte les accusations diffamatoires" dont elle a fait l'objet. L'équipe d'Alain Rousset répond : le rapport confirme au contraire les 46 millions d'euros de dettes toxiques.
Le vice-président PS de la Commission des Finances de Nouvelle-Aquitaine, le député Florent Boudié , assure que ce rapport de la Cour Régionale des Comptes "confirme en tous points le constat que nous avons fait quand nous avons pris la responsabilité de la nouvelle région : c'est-à-dire une dégradation forte des indicateurs budgétaires de l'ex-Poitou-Charentes".
Il précise que "les 46 millions d'euros de dettes toxiques sont confirmés et nous avons dû décaisser 132 millions d'euros pour faire face aux impayés", a fait valoir ce proche d'Alain Rousset.
Il a notamment réfuté "44 millions d'euros de trésorerie" mis en avant par Ségolène Royal et qui, pour lui, sont "en réalité le fruit d'un endettement et non d'une bonne gestion financière".
Quant aux "270 millions de recettes fiscales potentielles" évoqués par l'ex-présidente, "c'est en réalité la TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) qui n'a pas été levée par l'ex-Poitou-Charentes", selon Florent Boudié.
"Drôle de façon de considérer qu'il revient aux autres la responsabilité de lever l'impôt que l'on n'a pas su assumer soi-même", a-t-il conclu.
La défense de Ségolène Royal
La ministre de l'Environnement, qui présida l'ex-Région Poitou-Charentes entre 2004 et 2014, s'est déclarée jeudi "très contente des résultats de ce rapport (...) qui clarifie les choses, démonte les acusations vraiment diffamatoires qui ont été faites pour détruire et pour abîmer".
Le rapport, qui n'a pas encore été rendu public, doit être débattu en séance plénière de l'assemblée régionale le 19 décembre prochain.
"Le mot Poitou-Charentes a été jeté en pâture et mis en accusation", s'est elle indignée, visant l'exécutif de la nouvelle région présidée par Alain Rousset, socialiste comme elle.
Pour Ségolène Royal, la Chambre des comptes considère que "le processus budgétaire de la région n'était ni irrégulier ni générateur d'insécurité" et "qu'aucune facture n'a été laissée à la nouvelle Région Aquitaine".
"Le trou dans les caisses n'existe pas, il y a même du potentiel transféré", a-t-elle affirmé.
Estimant que le "dénigrement systématique" de sa gestion visait à "prétexter un manque à gagner afin de supprimer des politiques", elle a réclamé "qu'on rende ce qu'on leur a pris" aux citoyens et que soient rétablies des politiques régionales de Poitou-Charentes "qui ont fait leurs preuves, fait rayonner cette région et ont été détruites par Alain Rousset".
Elle a notamment cité des politiques sur l'apprentissage, l'accès à la culture, l'aide aux petites communes, aux travaux d'économie d'énergies, les soutiens aux jeunes, ou le Festival Nuits Romanes supprimé en 2016.