Yannick Moreau aurait pu sortir du silence qui entoure les circonstances de sa décision. Le maire des Sables d'Olonne qui a annoncé, lors de ses vœux de Nouvel An, sa volonté d'abandonner tous ses mandats avant le mois de septembre, ne donne pas beaucoup de détails, sur cette décision, si ce n'est qu'il veut revenir à la "vraie vie". Ses collègues élus apprécieront. L'élu a accordé une interview pour le JT de Ici Pays de la Loire.
Dans l'interview qu'il a accordée à France 3 Pays de la Loire, Yannick Moreau ne donne pas vraiment d'explication sur cette décision qui a surpris tout le monde et qui le conduira, avant septembre, le promet-il, à rendre tous ses mandats.
Le futur ex-maire des Sables d'Olonne parle de la "vraie vie", d'un "vrai travail". Mais qu'est-ce qui justifie ce langage qui pourrait être celui d'un élu déçu ? Pas plus de détails dans ses réponses.
Yannick Moreau annonce se mettre à la recherche d'un emploi et vouloir permettre ainsi à un successeur de préparer son arrivée. Il dit ne pas vouloir le choisir lui-même, mais explique cependant qu'il veut lui donner la possibilité, par ce délai, de "gagner la confiance" des électeurs.
Les Olonnais resteront sans doute dans l'attente de plus de justifications de la part de celui qu'ils ont largement élu en 2020.
France 3 : Pour expliquer votre future démission, vous expliquez, je cite : "rêver depuis toujours d'avoir une vie privée un jour". Vous vous engagez à ne plus avoir aucun mandat politique à l'avenir ?
Yannick Moreau : Tout à fait. Dans le courant de l'année 2025, je transmettrai mes responsabilités de maire, de président de l'agglomération des Sables-d'Olonne et de président aussi de l'Association nationale des élus des Littoraux. Parce que, vous savez, la vie politique, ce n'est pas la vraie vie. C'était un engagement de ma part qui a duré 25 ans pour moi. J'ai enchaîné 17 ans de mandats au service d'Olonne-sur-Mer d'abord, des Sables-d'Olonne, de l'agglomération des Sables-d'Olonne. J'ai eu l'honneur d'être député pendant cinq ans. Donc, j'ai beaucoup donné, beaucoup reçu. Mais maintenant, j'aspire à vivre une vraie vie, à avoir un vrai travail, à avoir un peu plus de temps pour mes proches, pour mes passions, pour les projets que la vie publique et politique ne m'a pas permis d'entreprendre au cours des années précédentes.
Alors, la politique, c'est donc terminé, on l'a bien compris. Avec le recul, après 17 ans de vie publique, vous le disiez, qu'est-ce qui a été le plus éprouvant pour vous ?
Vous savez, la ville des Sables-d'Olonne est une ville magnifique. Il y a une énergie incroyable, c'est une ville passionnante. Mais être maire des Sables-d'Olonne, c'est aussi une responsabilité aussi exigeante, éprouvante même à certains égards, que passionnante. Et donc, évidemment, l'ensemble fait qu'on ne peut pas être sur la brèche toute sa vie, de 25 ans à 75 ans. Et je pense que c'est bien que les responsabilités politiques aient un début. J'étais très heureux de tout ce que j'ai fait. Je suis fier d'ailleurs du travail accompli. Mais c'est bien aussi qu'il y ait une fin et que je me retourne vers la vraie vie et que je me mette à chercher un vrai travail maintenant.
Alors, justement, Yannick Moreau, a 49 ans seulement, on vous imagine mal rester inactif. Dans quel secteur allez-vous désormais travailler ?
Je ne le sais pas encore parce que je vais entreprendre ma recherche de travail. Là, on est encore dans la phase d'annonce et d'explication de la décision que j'ai prise et qui va arriver dans le courant de l'année 2025. Je vais candidater, je vais chercher un travail. Je ne sais pas si les savoir-faire qui sont les miens, les compétences qui sont les miennes, vont être reconnues dans la vraie vie. Parce qu'en général, les élus commencent d'abord par travailler et deviennent élus plus tard quand ils vieillissent. Moi, j'ai fait l'inverse. Je suis tombé dans la marmite (politique) quand j'étais petit à 24 ans. Et maintenant que j'ai une vie politique complète, je cherche à me reconnecter à la vraie vie et aller chercher un travail. Ça peut être auprès d'entreprises, d'entreprises publiques, de collectivités, je ne sais. L'essentiel, c'est de trouver quelqu'un qui me fasse confiance, qui me donne ma chance à moi aussi, et un travail qui me permette de m'épanouir et de concilier la vie personnelle à laquelle j'aspire et puis l'engagement professionnel parce qu'à 49 ans, je me sens en pleine force de l'âge et j'ai envie de travailler.
Vous n'irez donc pas au bout de votre mandat. Quel est votre favori pour vous succéder ?
Ce n'est pas moi qui le désignerai.
Vous avez bien un avis ?
J'ai toujours des avis, j'ai toujours des idées, mais je souhaite que ce soit mon équipe qui choisisse mon successeur, simplement parce que je voudrais que le projet que nous avons porté pour les Sables d'Olonne, le cap que nous avons donné aux Sables d'Olonne, se prolonge et soit poursuivi bien au-delà des prochaines échéances municipales. Donc l'idée de transmettre mes responsabilités dans le courant de 2025, c'est l'idée d'aider un successeur à s'installer, à s'affirmer et si possible à gagner la confiance des Sables d'Olonne pour être maire de 2025 à 2032.
Interview réalisée par Mathieu Guillerot pour Ici 19/20 Pays de la Loire
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