Éric Woerth, député de la 4e circonscription de l'Oise et ancien ministre, comparait devant le tribunal correctionnel de Paris pour complicité de financement illégal de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007. Le procès doit durer jusqu'au 10 avril.
Un ancien président de la République et trois ex-ministres alignés sur le banc des prévenus : c'est avec cette image inédite que s'est ouvert, ce lundi 6 janvier, le procès de Nicolas Sarkozy pour soupçons de financement illégal de sa campagne 2007 par Mouammar Kadhafi, ancien chef d'État libyen.
Parmi les trois anciens ministres, figure l'actuel député de la 4ᵉ circonscription de l'Oise. Dans cette affaire, Eric Woerth est accusé de complicité de financement illégal de campagne électorale. En 2007, il était président de l'association de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy.
On lui reproche d'avoir utilisé de grandes quantités d'argent liquide qui n'ont pas été comptabilisées dans le budget de la campagne, alors que tous les fonds doivent normalement être déclarés pour éviter de dépasser un certain plafond. Cet argent liquide servait à payer des frais, des salaires et des primes.
Des explications remises en cause
En 2018, Eric Woerth a été auditionné à ce sujet. Il a alors déclaré que ces grosses coupures provenaient de dons anonymes envoyés par la poste. Cela représenterait environ 30 000€. Le fait de ne pas comptabiliser ces fonds constituerait déjà une infraction.
Les explications d'Éric Woerth ont par ailleurs été démenties par d'autres témoignages depuis. Et notamment celui de son assistant chargé du courrier, qui a déclaré n'avoir jamais vu d'enveloppes contenant de grosses coupures.
Quant à la somme d'argent liquide concernée, le rapport d'enquête estime qu'il restait 250 000€ en espèces à la fin de la campagne, donc bien plus que les 30 000€ annoncés. Eric Woerth devra ainsi expliquer la différence entre sa version des faits et celle mise au jour par l'enquête.
Le financement illégal de campagne est puni de trois ans de prison et 45 000€ d'amende. Les audiences vont se succéder au tribunal de Paris pendant quatre mois. Le jugement est attendu pour le 10 avril.
Avec Claire-Marine Selles / FTV