L'un des trois loups échappés du sanctuaire de Frontenay-Rohan-Rohan il y a quatre semaines a été abattu vendredi soir à Courçon (Charente-Maritime). Colère et incompréhension des défenseurs de l'espèce.
Papillon, le loup échappé du sanctuaire de Frontenay-Rohan-Rohan (Deux-Sèvres) il y a quatre semaines a été abattu dans la soirée de ce vendredi 11 décembre en Charente-Maritime par les agents de l'office français de la biodiversité.
Le 4 décembre dernier, la préfecture de ce département avait donné le feu vert à l’OFB après plusieurs attaques sur des troupeaux de brebis.
Dans un communiqué, la préfecture précise que l'animal avait été localisé sur la commune de Courçon hier soir, et que "devant l’impossibilité de l’approcher afin d’effectuer une capture par téléanesthésie, il a été procédé au tir de l’animal."
Cette décision a été prise en derniers recours, rendue nécessaire par les risques encourus, notamment de prédation de troupeaux.
Colère et tristesse
Sitôt la nouvelle connue, la propriétaire du sanctuaire a réagi sur sa page Facebook.
Alors que je suis en post fixe avec des membres de l’OFB pour flécher Alkatraz qui rôde autour du sanctuaire , je viens d’apprendre que la Charente Maritime venait de faire un tir létal sur Papillon . ?
Publiée par Sanctuaire Loups 79 sur Vendredi 11 décembre 2020
Questionnée par notre journaliste Alain Darrigrand, Béatrice Girardot a fait part de sa "colère" et de sa "grande tristesse". "Je ne comprends pas cet acte de malveillance" s'est-elle émue.
Ce loup a été tué alors qu'on n'a pas la preuve que c'est lui qui a attaqué les brebis. Il y a certes des suspicions, mais aucune preuve.
Sur les trois loups qui s'étaient fait la belle du sanctuaire de Frontenay-Rohan-Rohan le 12 novembre, il n'en reste aujourd'hui plus qu'un seul en vie. L'un des animaux avait été mortellement percuté par une voiture peu de temps après sa fuite. Le dernier rôderait actuellement autour de la propriété de Béatrice Girardot mais les tentatives de capture ont échoué jusqu'à présent.
Une plainte pas exclue
L'abattage du loup Papillon intervient alors que l'association de défense des animaux One Voice avait entamé une procédure d'urgence pour demander l'annulation de l'arrêté prefectoral autorisant les tirs létaux. Présenté comme un référé-suspensif par l'association, il devait être examiné par le tribunal administratif de Poitiers le 16 décembre prochain.
Personne ne comprend que rien n'ait été fait pour arrêter cette décision jusqu'à notre référé (...) C'est gravissime.
Pour Muriel Arnal, tuer cet animal n'était pas une necessité : "Il était possible de lui injecter un tranquillisant et de le remettre dans la nature." Son association n'exclut pas de se retourner contre l'Etat "si le référé est annulé parce que la loi n'a pas été respectée." Un rassemblement est d'ores et déjà prévu le 19 décembre prochain devant la préfecture de la Charente-Maritime.