Attaques de loup : la préfecture de la Charente-Maritime autorise les tirs mortels, pas les Deux-Sèvres

La préfecture de la Charente-Maritime autorise les "tirs létaux" contre "le loup actuellement en Charente-Maritime" car il "représente un risque sérieux pour la sécurité des animaux". La préfecture des Deux-Sèvres estime que celui resté sur son territoire est "fixé" près du lieu d'où il s'est enfui.

Après les trois attaques de loup sur des troupeaux de brebis chez trois éleveurs différents de Charente-Maritime, la préfecture à La Rochelle autorise ce vendredi matin l'Office français de la biodiversité (OFB) à abattre les animaux.

Dans un communiqué, elle indique que "par son comportement, le loup actuellement en divagation en Charente-Maritime représente un risque sérieux pour la sécurité des animaux domestiques et pour la protection des élevages ovins".

Des loups échappés d'un refuge

Elle ajoute également que "du fait de la présence de chiens en divagation sur ce périmètre, le risque d'hybridation doit être pris en compte car il pourrait porter atteinte à la biodiversité".

Les agents de l'OFB peuvent donc "prendre les mesures nécessaires afin de prévenir tout risque lié à la divagation du loup issu du "sanctuaire des loups", y compris au moyen de tirs létaux, sur le territoire du département".

Cette décision prise par arrêté ce vendredi matin intervient alors que la préfecture des Deux-Sèvres adopte une autre stratégie et n'envisage pas pour l'instant d'autoriser les tirs mortels. L'animal présent sur son territoire est jugé moins dangereux.

"Le loup présent en Deux-Sèvres est resté proche du lieu d'où il s'est échappé, il est fixé autour du sanctuaire. Il mange les appâts sans pour l'instant déclencher les systèmes de piégeage. Son comportement est différent du loup présent en Charente-Maritime", explique Jean-Luc Tarrega, directeur de cabinet du Préfet des Deux-Sèvres qui ajoute que le tir létal "est la dernière étape envisagée". 

Dans les Deux-Sèvres, la préfecture ajoute avoir "bon espoir de capturer les animaux vivants".Depuis le 13 novembre dernier, des recherches actives sont menées pour retrouver les loups jusque-là captifs qui se sont échappés de leur refuge "Le sanctuaire des loups", situé à Frontenay-Rohan-Rohan, dans les Deux-Sèvres. 

L'un des trois loups est mort percuté par un véhicule le 16 novembre dernier en Charente-Maritime. Un second loup semble toujours présent sur le territoire du département. La préfecture indique que s'il a été "observé quasiment tous les jours, les tentatives de captures ont jusque-là échoué." Elle ajoute que les "conditions de tir de flèches hypodermiques rendent (...) ces opérations particulièrement complexes".

Une pétition contre les tirs mortels

Une pétition en ligne initiée par un particulier pour empêcher d'abattre les animaux a recueilli ce vendredi plus 45.400 signatures. 

Luce Wattrelot, à l'origine de la pétition, s'avoue "dépitée" par les dernières annonces. "Je pensais qu'on les protégerait et que l'on serait patient. Je sens la pression des éleveurs sur les autorités!", analyse-t-elle.

Sur le site de la pétition, elle écrit qu'il est honteux d'envisager des tirs mortels "quand on sait que ces deux jeunes loups (encore vivants NDLR) nés et élevés en captivité dans un parc zoologique en Bretagne doivent être affolés et ne sont pas en mesure de chasser, ils n'ont jamais connu la vie sauvage !" La pétition demande "aux autorités du secteur de veiller à l'interdiction de tirs mortels et de maintenir les recherches".

Les premières 40.000 signatures ont été déposées ce jeudi à la préfecture des Deux-Sèvres. 

D'autres actions sont envisagées pour parvenir à épargner les deux animaux encore en fuite. 

Actualisé le samedi 5 décembre 2020

Un recours déposé contre l'arrêté de la préfecture

On apprend ce samedi que l'association de défense des animaux "One Voice" a déposé un recours pour excès de pouvoir, et ce 5 décembre 2020, un référé-suspension au tribunal administratif de Poitiers, afin que la décision de la préfecture de Charente-Maritime soit annulée au plus vite. "À travers notre recours en annulation de l’arrêté du Préfet de Charente-Maritime, nous contestons donc la nécessité de tuer les deux loups restants, dénommés Alcatraz et Papillon par le sanctuaire ! Ils sont protégés à double titre : au titre de la réglementation protégeant les animaux sauvages captifs, et au titre de la protection de l’espèce Canis Lupus en France. " écrit l'association One Voice dans un communiqué.
"Compte tenu de l’urgence, nous avons sollicité la suspension immédiate de cet arrêté. L'État doit mobiliser plus de moyens pour les capturer indemnes ! " est-il ajouté.

 
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