Alors que les manifestations d'agriculteurs mobilisés par la FNSEA et et les JA se multiplient depuis plusieurs semaines et à quatre jours de l'ouverture du Salon de l'Agriculture, les éleveurs installés en agriculture biologique semblent épargnés par la crise agricole actuelle.
Le marché du bio n'est pas soumis au même contrainte que celui de l'agriculture conventionnelle notamment grâce à la quasi-absence de contrats avec la grande distribution. Les tensions sur les prix d'achats sont beaucoup moins importantes et pour les agriculteurs qui ont fait le choix du bio, les règles sont différentes.
11,50 euros le kilo de viande de porc à l'achat
Xavier Pillet, un jeune éleveur de porcs de Charente-Maritime, s'est installé il y a 3 ans. Il a choisi l'agriculture bio par conviction. Aujourd'hui, il possède un élevage de 200 porcs elévés en plein air et nourris avec les céréales cultivées sur son exploitation.Son rendement est plus faible qu'en agriculture conventionnelle mais Xavier Pillet vend sa viande plus chère autour de 11,50 euros le kilo. Autre avantage pour ce jeune éleveur, la maîtrise de l'ensemble du circuit de production à travers la vente directe à la ferme ou les livraisons dans les magasins bio du département.
Attentif à la crise de l'agriculture conventionnelle
Même si Xavier Pillet n'est pas directement concerné par les problèmes soulevés par les syndicats agricoles comme la FNSEA et les JA, il reste néanmoins attentif à la crise actuelle qui touche l'agriculture conventionnelle. Il s'inquiète également des nouvelles réglementations que veut instaurer la Commmission Européenne. Elle souhaite assouplir la réglementation en matière de contrôles des pesticides dans l'agriculture biologique en introduisant une dose jugée "tolérable" de pesticides. Ce qui pourrait à terme discréditer toute la filière bio.Le reportage de Christina Chiron, Patrick Mesner et Nadine Pagnoux-Touret sur l'exploitation de Xavier Pillet à Saint-Germain-du-Seudre (17) :
Reportage de Christina Chiron, Patrick Mesner