Parti vendredi dernier du port des Minimes de La Rochelle, le propriétaire du bateau accompagné d'un ami avait mis le cap sur Saint-Denis d'Oléron. Ce n'est que quatre jours plus tard que l'alerte avait été donnée.
Bonne nouvelle, le voilier basé au port de La Rochelle et porté disparu depuis le 9 janvier 2021 a été retrouvé. Les deux personnes à bord sont saines et sauves. Selon nos informations, le propriétaire a l'habitude de naviguer entre La Rochelle et Oléron sur le Swansea III, un bateau de 7 m. Un voilier sur lequel cet homme vit depuis plusieurs années.
Vendredi après-midi, un voisin de ponton confirme qu'il l'a vu larguer les amarres et se serait même inquiété au vu de l'épais brouillard qui était tombé sur les pertuis charentais. Accompagné d'un ami, lui aussi habitant à l'année sur son bateau, "le skipper allait rendre visite à sa fille et à son ex-conjointe", nous confirme la Préfecture maritime.
Selon le skipper du bateau que nous avons pu joindre, le bateau a été pris dans un épais brouillard givrant vendredi soir. Les deux hommes à bord ont donc décidé de se mettre au mouillage au large de l'île d'Oléron en attendant de meilleures conditions. Mais ils ont ensuite essuyé un coup de vent, et le mouillage s'est décalé plus au large vers le Golfe de Gascogne. Privés de téléphone portable et de VHS après le coup de vent, les deux hommes n'ont pas pu se signaler et ont entamé le retour vers La Rochelle avec des vents très aléatoires.
Les moyens de recherches avaient à nouveau été mobilisés ce mercredi matin
"Le dernier contact qu'elle (l'ex femme du skipper) ait eu, c’est effectivement vendredi soir où il indiquait qu’il était au mouillage". Apparemment, les conditions de navigation étaient trop compliquées pour arriver à bon port. Sur ce type de voilier, il est bien rare d'avoir un équipement d'instruments nautiques qui permettent de se repérer plus facilement quand la visibilité est ainsi réduite. D'autant plus que l'homme âgé de 48 ans vivait, d'après la capitainerie du port des Minimes, dans une relative précarité. Le problème, c'est que les proches aient attendu quatre jours pour appeler le CROSS Etel (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage).
Ça complexifie grandement les recherches parce que la météo n’était pas bonne hier avec un vent de 50 km/h et de la houle. Avec l’effet du vent et des courants, le voilier peut se retrouver assez loin de la dernière position connue.
Aucun débris n'avait pu être observé
Les premières recherches effectuées mardi après-midi par la vedette SNSM de La Cotinière n'avaient rien donné. Pas plus que le survol de la zone par l’hélicoptère Dauphin Guépard Yankee de la Marine nationale. C'est donc à la Brigade de Surveillance du Littoral de La Rochelle que l'enquête avait été confiée.
De nouvelles recherches ont été entamées avec les moyens de la gendarmerie maritime, à terre sur Oléron, et également en mer sur le secteur côtier "pour voir si l'hypothèse d'une mise à l'abri volontaire de ce navire et de ses occupants ne pourrait pas être privilégiée puisqu'aucun débris n’a pu être observé lors des survols par hélico".
On essaye de retracer le fil de ce qui a pu se passer. Le bornage du téléphone confirme que dans la journée de samedi il y a bien eu du signal à bord vers Oléron, plutôt côté océan. On fait aussi la côte Est pour voir s’il n’a pas pu se mettre à l’abri en fonction des conditions du week-end à l’intérieur du pertuis. Ils ont peut-être eu un incident technique qui les a empêchés de reprendre leur route, ils peuvent avoir un souci de téléphone, absence de VHF, problème de batteries ; ça peut arriver.
Une météo défavorable, et l'impossibilité de communiquer, le scénario des services de secours était bien le bon, et le dénouement est heureux, les deux marins sont rentrés à bon port. Happy end donc mais, comme toujours, le CROSS Etel ne peut que rappeler les règles de base de sécurité en mer : "au final, l’inconséquence de ces plaisanciers aura mobilisé inutilement d’importants moyens de recherche. Suite à ce regrettable événement, la préfecture maritime de l’Atlantique ne peut que rappeler les précautions élémentaires à prendre avant toute sortie en mer : embarquer les moyens de communication et de localisation adéquats (VHF marine, téléphone portable, chargeurs de batterie, GPS, etc.), prévenir ses proches de ses intentions et s’y tenir, ne pas surestimer son expérience et ses capacités".
Nous avons recueilli le témoignage du propriétaire du Swansea III :