ÉROSION. Sur l'île d'Oléron, la commune de La-Brée-les-Bains appelle à l'aide pour protéger les maisons

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Reportage "La digue de La Brée-les-Bains menacée" ©France télévisions

C'est un phénomène qui va crescendo. Chaque tempête, chaque grande marée soulève après son passage nombre de questions sur les moyens mis en œuvre pour préserver les biens collectifs ou particuliers contre les assauts de l'océan. Sur l'île d'Oléron, La-Brée-les-Bains est très exposée.

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Sur la plage de La Brée-les-Bains, en Charente-Maritime, un détail détonne dans le paysage. Un trou béant perce l'imposante digue qui sépare la ville de l'océan. La faute aux récents épisodes de grandes marées, qui ont frappé la façade atlantique au début du mois de mars. En première ligne, l'île d'Oléron.

C'est tout l'édifice qui est menacé, estime Patrick Monnereau, adjoint chargé des finances et de la plage à la mairie de la commune sinistrée. S'il venait à céder, une partie du village pourrait être inondée. L'édile enjoint la communauté de communes de l’île à prendre les travaux en charge, au plus vite.

La compétence GEMAPI, objet de discorde

“Depuis 2018, la communauté de communes a pris la compétence GEMAPI. C’est un impôt local. On demande, depuis trois ans et demi, que cette digue soit réparée et que ce soit fait comme ça devrait être fait. Et pris en charge par la CdC, au titre de la GEMAPI", explique l'élu.

La GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations) est un bloc de compétences confié aux intercommunalités (communautés de communes mais pas que) depuis 2018.  Ces outils doivent permettre aux localités de s’occuper de différents types d’aménagement de leur territoire, et notamment de la défense contre les inondations et contre la mer.

Régions, départements, communes et intercommunalités se partagent ces responsabilités. À ce stade, le président de la communauté de communes de l'île d'Oléron, Michel Parent refuse de financer les travaux de réfection de la digue. Et de souligner que l’intercommunalité est bien épaulée par l’État, le Département et la Région, qui financent déjà à 50 % les travaux liés aux submersions.

Simplifier la procédure pour les propriétaires

"Par contre, l’érosion collective, pour l’instant, n’est pas prise en charge par la communauté de communes. J’ai souhaité qu’il y ait une réfection, qui est en cours d’ailleurs, qui nous permettra, en 2025, de savoir si les huit maires souhaitent protéger les côtes, contre le système d’érosion, par le financement de la communauté de communes”, indique Michel Parent, également maire du Château-d'Oléron.

Alors submersion marine ou érosion collective ? La guerre des mots fait rage pendant que le trait de côte, lui, s’érode. Et la situation se complexifie d'autant plus pour les propriétaires de maisons situées en première ligne. Ils plaident pour une simplification des dispositifs leur permettant de protéger leurs biens.

"Ce que l’on veut maintenant, c’est qu’on nous autorise à faire des enrochements corrects, pérennes, comme ça se fait partout ailleurs. Et qu’il y ait une participation de l’État, qu’on nous aide, développe Dany Aigoin, propriétaire de l’une des maisons menacées par l’érosion. On peut pas être la protection du village de la Brée éternellement, c’est pas possible. On veut bien participer, mais on veut qu’il y ait une aide."

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