La Commission nationale du débat public vient de demander une expertise complémentaire dans le projet de parc éolien prévu au large de l'île d'Oléron. Une demande que les opposants au projet voient comme une première victoire.
C'est un communiqué très court mais qui donne de l'espoir aux opposants au projet de parc éolien au large d'Oléron. La Commission nationale du débat public demande en effet une expertise supplémentaire. Elle veut savoir, par exemple, s'il sera possible d'installer des éoliennes flottantes qui nécessiteront une grande profondeur et seront donc plus loin du bord de mer.
Une expertise complémentaire est engagée, portant sur les évolutions à cinq ou dix ans des profondeurs admissibles pour l’implantation d’éoliennes posées en mer et les évolutions des écarts de coûts entre les technologies des éoliennes posées et flottantes en mer.
Commission nationale du débat public
Première victoire
Pour le collectif Non à l'Éolien Marin à Oléron, c'est une première victoire. Certes, le projet n'est pas abandonné mais la question se pose de savoir à quelle distance seront implantées les éoliennes.
Je pense que le débat public réfléchit peut-être à une option plus au large qui consisterait à implanter les éoliennes à peut-être 50 ou 60 kilomètres des côtes.
Alain Daubigné, membre du collectif Némo
Si c'était le cas, ce serait un progrès puisque pour le moment, on parle plutôt d'un parc à une quinzaine de kilomètres de la côte.
Quelle puissance pour le parc éolien?
Mais rien n'est dit formellement en revanche sur la puissance du parc éolien. "On ne sait toujours pas si on est sur 500 mégawatts, soit 33 éoliennes ou le double avec 70 éoliennes et un gigawatt", explique Alain Daubigné. Le projet initial, lancé par le Premier ministre, Jean Castex, devait s'étendre sur 300 km2 et produire jusqu'à un gigawatt, soit la puissance électrique moyenne d'un réacteur nucléaire moderne.
Des emplois et des oppositions
Si le projet représente des créations d'emplois pour les élus de l'île (qui tablent sur 2.000 emplois pour la construction et plusieurs centaines pour le fonctionnement), le parc éolien d'Oléron a suscité aussi de l'hostilité, notamment de la part de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) qui ne veut pas d'une telle installation dans une zone protégée Natura 2 000.
Les conclusions sur cette nouvelle expertise sont attendues d'ici à la fin du mois de février. Le rapport sera remis en mai au ministère de la Transition écologique. On n'en connaitra le résultat que début juillet, soit après la tenue de l'élection présidentielle et des élections législatives.
Contactés par notre équipe en Charente-Maritime, les élus de l'Île n'ont pas souhaité s'exprimer sur ce dossier.