L'interdiction à la vente d'huîtres du bassin d'Arcachon et de Basse-Normandie semble profiter aux ostréiculteurs de Charente-Maritime. Ils constatent une augmentation conséquente de la demande pour ce réveillon de la Saint-Sylvestre. Mais la profession dans son ensemble souffre de ce nouveau coup dur.
"C'est vrai qu'on a tous un peu peur, mais bon, en ce moment chez nous ça va", confie ce restaurateur rochelais, venu se fournir en huîtres pour la soirée du réveillon chez son fournisseur habituel, ostréiculteur sur l'île de Ré. "Les clients posent des questions, mais on les rassure. Si on en a à la vente, c'est que tout va bien, on fait confiance à nos partenaires."
Pour l'heure, en Charente-Maritime, l'ambiance est à l'optimisme autour des parcs à huîtres. Pas question bien sûr de se réjouir du malheur des autres, mais le constat est là : depuis l'interdiction temporaire de commercialisation imposée pour les huîtres du bassin d'Arcachon et de deux zones en Normandie, la demande ici est en hausse, de 20 à 25 %. "On n'est pas concernés du tout par cette bactérie. Toute la zone Charente-Maritime Marennes d'Oléron, on n'est pas du tout touchés" précise cet ostréiculteur rétais.
On a des contôles tous les jours. S'il y avait un souci notre zone serait fermée.
Sebastien BellierOstréiculteur sur l'île de Ré
Ce 31 décembre est un des jours les plus importants de l’année pour ces ostréiculteurs. Ils remplissent des bourriches à la chaîne depuis l'aube, et les clients défilent, peu concernés par le virus qui touche les huîtres de la région voisine. Des habitués en confiance, auxquels s'ajoute une demande exceptionnelle : "Les gens qui nous appellent, ce sont souvent des gens qui font les marchés. Ils avaient l'habitude de prendre des huîtres du banc d'Arguin, donc ils viennent chez nous et ils ramènent nos huîtres sur les marchés bordelais", explique Sébastien Bellier.
La profession inquiète
Reste à savoir si les huîtres de Ré ou de Marennes se seront effectivement vendues sur les marchés bordelais.
En fin de matinée, le président de la fédération nationale de la conchyliculture, Philippe Le Gal, tirait un bilan nettement plus maussade des ventes de cette fin d'année : "C'est catastrophique, c'est la panique générale, alors qu'on n'est même pas à 10 % de zones contaminées en France".
"Mes huîtres étaient en vente dimanche matin sur quatre marchés, un dans le Lot, un en Corrèze et deux dans le Morbihan. On n'a rien vendu du tout", s'alarme Philippe Le Gal. Ostréiculteur dans le Morbihan, il estime avoir réalisé ce 31 décembre à peine 10 % des ventes habituellement réalisées pour une journée de Réveillon.
(avec AFP)