En entretien avec elle avant une évaluation pour suspicion de radicalisation, un détenu du centre pénitentiaire de l'île de Ré, a violemment agressé la directrice du quartier de la caserne ce mardi 25 avril. Frappée à de multiples reprises au visage et très choquée, elle a été prise en charge par les pompiers et son médecin.
Les faits se sont déroulés peu après 15 heures ce mardi 25 avril. Alors que la directrice du quartier de la caserne de la maison centrale de l'île de Ré s'entretenait avec l'un des détenus, ce dernier l'a violemment agressée.
L'entretien, mené en audience de direction dans le cadre d'un futur transfert vers le quartier d'évaluation de la radicalisation, avait lieu dans les locaux de la prison. Âgé de 35 ans, l'homme avait été condamné à trois ans d'emprisonnement en 2020. Selon Ludovic Lillo, secrétaire local du syndicat Force ouvrière justice, l'individu, détenu depuis 2022 à Saint-Martin-en-Ré et jusqu'alors libérable en 2024, s'opposait à cette évaluation.
Étranglée et frappée au visage
Toujours selon le syndicaliste, l'homme a d'abord assené un coup de poing à son interlocutrice avant de se jeter à son cou pour l'étrangler, de la projeter par terre, et de continuer à la frapper à plusieurs reprises au visage.
Interrompu à temps par le personnel, l'individu n'a pas pu, s'il en avait l'intention, utiliser l'arme artisanale "très pointue" d'une quinzaine de centimètres dissimulée dans ses vêtements.
C'est honteux. On n'a pas à agresser du personnel de l'administration pénitentiaire, ni le personnel de direction, ni le personnel de surveillance.
Ludovic LilloSecrétaire local du syndicat Force ouvrière justice
Très choquée, la directrice a été prise en charge par les pompiers et son médecin. Elle présente plusieurs contusions au visage.
Reportage d'Alexis Cécilia-Joseph et Marc Millet
Surpopulation carcérale et "explosion des violences physiques sur le personnel"
Dans cet établissement, la plupart des détenus sont des criminels condamnés à des peines longues. Mais dans un contexte de surpopulation carcérale, Ludovic Lillo rapporte que de nouveaux profils de prisonniers, des délinquants cette-fois, comme cet homme, sont venus grossir les effectifs, alors qu'ils devraient être incarcérés en maison d'arrêt.
"On a une explosion des violences physiques sur les personnels, l'année dernière, on en a comptabilisé trente, depuis le 1er janvier, on est déjà à dix, ça commence à faire beaucoup", décompte le surveillant syndiqué. "Les violences verbales explosent aussi contre le personnel. La situation se dégrade et ça n'a malheureusement pas l'air d'aller en s'arranger", analyse-t-il.
On nous envoie les détenus, on n'a pas d'autre choix que de les accepter, de les gérer. Le gros problème, c'est la surpopulation carcérale, nous aussi, on en est impactés.
Ludovic LilloSecrétaire local du syndicat Force ouvrière justice
Le détenu accusé d'avoir agressé la directrice, lui, a été transféré dans le quartier disciplinaire de la prison de Saint-Martin. Il devrait être jugé rapidement.