Son petit coin de paradis s’appelle Ars-en-Ré : rencontre avec le dessinateur de presse Wiaz

Dessinateur historique du Nouvel Observateur, Pierre Wiazemsky, alias Wiaz, pose ses valises chaque été à Ars-en-Ré (Charente-Maritime). Dans le cadre de notre série "Petit coin de paradis », il nous emmène dans ce village dont il est tombé amoureux il y a plus de 40 ans.

Le rendez-vous est donné au pied de l’église d’Ars-en-Ré (Charente-Maritime), connue pour son emblématique clocher noir et blanc. Pierre Wiazemsky, alias Wiaz, se souvient être tombé amoureux de l’endroit en 1977. "Au départ, je suis venu par hasard. Petit à petit, je me suis fait des amis et c’est devenu mon village. Mais je n’ai jamais acheté de maison ici, je suis à l’hôtel !"

Car pour le dessinateur de presse, Ars-en-Ré, c'est les vacances. Il y passe tous ses étés. Amoureux inconditionnel des océans, Wiaz aime venir observer les vagues, les voiliers, les paquebots : "C’est tellement beau, on est au bout du monde."

Parmi ses lieux favoris, il y a le Café du commerce, où il y retrouve ses amis . "Pierre, à l’île de Ré, il est presque aussi emblématique que le Café du commerce", compare son amie Valérie Solvit, dirigeante d'une agence de communication à Paris. "C’est une icône rhétaise. Les gens le reconnaissent grâce à son allure particulière et très élégante."

Le crayon jamais très loin

A 72 ans, Wiaz a commencé sa carrière au Nouvel Observateur en 1972, journal dans lequel il a toujours bénéficié d’une totale liberté. Il a également travaillé pour de nombreux journaux comme La Croix, La Provence, et Libération. Aujourd’hui, il dessine pour le Journal du Dimanche.

A Ars-en-Ré, Wiaz range ses crayons...pas question de travailler. Mais il fait parfois des exceptions. Il a notamment créé le logo de la fromagerie du marché de la commune. On y voit le clocher d’Ars-en-Ré, mais aussi le corbeau et le renard de la célèbre fable de Jean de La Fontaine. "Notre fromagerie originelle se situe à Paris, rue Jean de la Fontaine", explique Lucien Dumond, rhétais d’origine. "Pierre a réussi à mettre notre histoire en valeur avec un dessin authentique, à l’ancienne et très poétique."

« Océans », sa première exposition de peinture

Cet été, Wiaz s'est lancé un nouveau défi. Il présente pour la première fois ses peintures. Et c'est naturellement à Ars-en-Ré, dans la galerie Carnot, que les visiteurs pourront admirer son travail. A quelques jours de l’ouverture au public, l’artiste se sent "terriblement stressé". "C’est un essai on va voir ce que ça donne", lâche-t-il désabusé. "Je suis très inquiet… Est-ce que ça va marcher ? Je n’en sais rien."

Son ami et galeriste Olivier Suire Verley veut le rassurer : ses œuvres ont toute leur place dans sa galerie. "Je trouve le travail de Pierre très touchant. Ses ciels sont très puissants, lumineux et limpides. Il y a toujours ces cargos qui naviguent. On s’imagine Pierre à l’intérieur. Et surtout, c’est une peinture qui raconte une vraie histoire."

Car l'histoire de Wiaz est un roman. Fils de diplomate, il a dû suivre son père dans ses déplacements en Amérique latine : "à 12 ans, j’avais déjà traversé huit fois l’océan en paquebot !". Wiaz est également héritier d'un titre de prince russe, petit-fils de François Mauriac, prix nobel de littérature, beau-frère de Jean-Luc Godard, marié à Regine Desforges. Des noms et des visages aujourd'hui disparus.

"L’année prochaine ce sera peut-être moi qui serais mort. Je n’ai pas envie de mourir du tout, ça fait chier ! Et puis savoir que les autres vivent après moi, ça m’énerve", lance-t-il en rigolant. "Quand je ne serai plus là, les gens continueront à venir à Ars-en-Ré. Les lieux sont plus importants que les êtres humains, c’est un peu agaçant."

Mais parfois les lieux et les êtres humains sont indissociables. C'est le cas pour cette histoire d'amour entre Wiaz et Ars-en-Ré.

Reportage de F. Loiseau, L. Macineiras, N. Pagnoux-Tourret

 

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