Organisés en association, ils dénoncent les pratiques de facturation du groupe Siblu et revendiquent une trentaine de plaintes.
Ils campent depuis plusieurs jours dans leur mobil-home sur le parking de La Pignade, sans eau, ni électricité. La société à qui appartient ce camping 4 étoiles situé à La Tremblade (Charente-Maritime) les a expulsés le 23 décembre dernier.
Et depuis, le bungalow de Laurent Portier et Isabelle Pré est resté là, à quelques mètres du panneau d'entrée du village vacances. Le couple annonce entamer une grève de la faim ce lundi 14 février pour dénoncer "l'escroquerie" dont il se dit victime.
Cela fait maintenant des mois que les relations se sont tendues avec Siblu, le propriétaire des lieux, à qui il reproche un système de facturation opaque. "En 2021, ils nous ont demandé de payer 5.028 € alors qu'on ne leur doit que 4.250 € TTC" explique Isabelle Pré, "ils n'ont pas déduit les 778 € normalement accordés à ceux qui achètent le mobil-home chez eux".
Nous leur avons demandé des explications, mais ils nous ont répondu : "vous payez c'est comme ça, sinon on vous met à l'extérieur!"
Isabelle Pré, propriétaire d'un mobil-home
En l'absence de facture détaillée, le couple a donc décidé de suspendre les paiements et d'organiser la rébellion. Car affirme-t-il, il y aurait d'autres victimes ailleurs en France. "On réclame justice. On a déjà déposé trente-deux plaintes auprès du procureur de la République de Bordeaux" explique Laurent Portier qui a pris la présidence de l'association des propriétaires de mobil-home de France.
Il demande que l'État légifère pour réglementer le secteur. La pétition lancée pour "dénoncer les dérives des exploitants de terrain de camping" a recueilli quelque 450 signatures en un mois.
Aujourd'hui, dans les campings privés, il n'y a pas de règles précises. Ils font ce qu'ils veulent.
Laurent Portier
Déterminé à obtenir "qu'ils remettent (le) mobil-home à sa place, sur (leur) parcelle", le couple s'est pour l'instant heurté à un mur. Dans un long communiqué, le groupe Siblu affirme "regretter cette situation" et rappelle que les plaignants "n’ont (...) à ce jour, toujours pas réglé leur loyer au titre de l’année 2021, alors même qu’ils ont occupé leur mobil home et profité des différentes infrastructures du camping tout au long de l’année."
La société assure par ailleurs avoir "identifié trois campings acceptant de les accueillir rapidement avec leur mobil-home, dans le cadre d’un contrat de location."
Ces solutions d’hébergement ont été proposées dès le jeudi 10 février 2022 à M. Portier et Mme Pré qui ont refusé cette proposition et insistent pour être accueillis au sein du camping Siblu La Pignade, à l’emplacement qu’ils occupaient auparavant.
Communiqué de Siblu