"C'est invivable" : le calvaire des habitants de Cozes qui attendent une déviation pour les camions depuis douze ans

Une enquête publique pour le contournement routier de Cozes (Charente-Maritime) est en cours. Les habitants qui voient passer quelque 150 poids lourds chaque jour réclament des travaux depuis plus de dix ans.

"Cela commence à circuler dès 6h30 le matin." Didier Compagnon est obligé d'élever la voix pour se faire entendre tant le bruit des voitures et surtout des camions qui passent dans la rue principale de Cozes est intense. Une scène qui se reproduit environ "150 fois par jour" sur cette route dite de Bordeaux

Alors, comme nombre d'habitants de cette petite commune du sud de la Charente-Maritime, le président de l’Association des riverains de la circonscription (ADRCC) est excédé. "Quand ils ne peuvent pas se croiser, ils mettent les roues sur le trottoir, c'est dangereux. Les piétons sont obligés de se coller au mur pour ne pas prendre de coups. C'est invivable" soupire-t-il.

À ses côtés, Liliane Bacquet renchérit. "Beaucoup de camions ne sont pas bâchés, alors ils perdent un peu de leur cargaison quand ils passent." Sa maison est située en bord de route. Elle raconte les "coups de balai" devant chez elle "pour éviter les projections sur les vitres." 

On en est là. Si vous ajoutez le bruit, la pollution, la poussière sur les fenêtres, la poussière sur les murs, on est effectivement très patients.

Liliane Bacquet

habitante de Cozes

Cela fait douze ans maintenant que l'ARDCC, qui compte environ 70 familles adhérentes, se bat pour obtenir le contournement de la commune. En ligne de mire, la carrière de granulats de Grézac située à deux kilomètres du village. Exploité par la société Carrières et Matériaux Grand Ouest, le site couvre une cinquantaine d'hectares et génère un important trafic routier.

"Il faut que cette carrière fonctionne, il n'y a aucun souci, elle est nécessaire à la collectivité" martèle Didier Compagnon, "mais pas dans des conditions qui génèrent autant de nuisances pour les habitants."

Le projet de déviation n'a jusqu'à présent pas abouti. Il fait l'objet d'une enquête publique qui a démarré le 9 octobre dernier. Elle s'achèvera le 9 novembre.

Les riverains comptent évidemment sur un feu vert de la préfecture. "C'est bien parti" assure Gérard Pons. Le vice-président du conseil départemental de Charente-Maritime en charge des infrastructures veut y croire : le chantier estimé à plus de 6 millions d'euros hors taxe pourrait démarrer prochainement.

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