À seulement 17 ans, Gaspard Chevreau va participer pour la 3ᵉ fois à l’événement parisien. Il sera au côté de Héros, un cheval de trait Poitevin. Une vocation transmise par ses parents, engagés depuis plus de 30 ans dans la préservation des races poitevines menacées.
Dans un petit élevage de la commune de Thairé-le-Fagnoux en Charente-Maritime, Gaspard, est aux petits soins de son cheval. Héros est un trait Poitevin, une race chevaline du Marais poitevin. En classe de terminale dans un lycée agricole et âgé de 17 ans, il s’apprête à rejoindre le salon de l’agriculture dans quelques jours avec sa bête de concours.
"Aujourd'hui, c’est toute ma vie les chevaux"
Ce voyage à Paris est destiné à un seul but : participer aux multiples concours de race. Héros sera jugé sur de très nombreux critères, notamment "sur ses aplombs, comment il est mis sur ses jambes, comment il est orienté, explique Gaspard Chevreau. "Sa tête va également jouer sur la note globale parce que dans cette race, on cherche à avoir une tête busquée. La longueur de crin est à prendre en compte. La queue doit être mise en valeur. Les fanons, des poils rigides situés au-dessus du sabot et derrière le pied, aussi ont de l’importance".
Il faut dire que Héros n'est pas un cheval comme les autres. Habitué à ce type de concours, il se classe régulièrement parmi les meilleurs dans sa catégorie. "Depuis qu’il a un an, il a toujours été sur le podium : en 2022, il a terminé champion de France, et cette année, vice-champion de France. On a eu la chance d’être qualifié à Paris cette année, on verra bien, on croise les doigts", espère Gaspard.
Le jeune homme a déjà participé deux fois à l’évènement parisien. Comme Obélix et la marmite de potion magique, Gaspard est tombé du berceau aux côtés des box de chevaux. "Mon père m’a offert deux juments quand j’étais tout petit, qui sont nées la même année que moi. Je faisais mes premiers concours en poussette. J'adore ça, je suis né dedans et aujourd’hui, c’est toute ma vie les chevaux".
Préserver les races de chevaux menacées
Une vocation transmise par ses parents, engagés depuis plus de 30 ans dans la préservation des races poitevines menacées. "C’est bien de sauver la race, mais il faut aussi intéresser les gens à cela", raconte Hélène Chevreau, la mère de Gaspard. "On s’inscrit dans cette démarche de promotion et aller à Paris, ça en fait partie. C’est la récompense du travail accompli et c’est aussi le plaisir d’aller au contact des gens et de partager cette passion".
Ça me plait énormément de voir un cheval comme le mien qui pâture dans le champ.
Gaspard ChevreauFutur éleveur
Mais cette année, le salon pourrait avoir une couleur particulière dans le contexte de la crise que touchent les agriculteurs. "Je comprends clairement la colère des agriculteurs d’aujourd’hui", ajoute le jeune homme. "C’est très dur pour certains, qui ont des conditions difficiles, qui ne comptent plus leurs heures, pour finalement, toucher un salaire miséreux par mois".
"Ce sont des sacrifices à faire, mais c’est juste magique. Moi, ça me plaît énormément de voir un cheval comme le mien qui pâture dans le champ". Malgré les inquiétudes de la profession, Gaspard espère devenir éleveur professionnel de mules poitevines.