Avec l'afflux de touristes l'été sur l'ile d'Oléron, le réseau téléphonique sature. Les installations des opérateurs sont prévues pour une population annuelle de 30 000 personnes. Une situation complexe qui risque pourtant de durer dans les prochaines années.
Dix mois par an, l'île d'Oléron est parfaitement connectée au reste du monde. Mais chaque été, les réseaux téléphone et internet disparaissent. La raison : un nombre trop important de touriste qui sature les antennes relais. Dans certains endroits, il est même impossible d'envoyer un simple SMS.
Un Wi-Fi payant dans les campings
Exemple dans le camping Le Sous-Bois. Ici, 400 personnes passent leurs vacances. Avec le peu de réseaux, chacun fait comme il peut. Pierre est l'un de ces vacanciers déconnectés. Il a donc trouvé une solution : chaque jour, il prend son vélo et va au port. "Ça me permet de me connecter pour regarder les messages, envoyer ceux que j'ai à envoyer. J'en profite pour aller boire mon café et chercher mon pain", témoigne-t-il.
Cette année, par rapport aux autres années, c'est vraiment une catastrophe.
PierreVacancier sur l'île d'Oléron
Pour les addicts, le Wi-Fi est généralement proposé, mais il est payant. Un coût qui ne freine pour autant pas les vacanciers. Dans ce camping, ils sont 30% à en avoir fait la demande.
Une solution temporaire qui ne fait que camoufler un problème pérenne. Au fil des années, les réseaux sont de plus en plus saturés dès la sortie de l’hiver. "Dès le mois d'avril, quand les premiers vacanciers, qui sont généralement des retraités, viennent, eux aussi utilisent les réseaux. Ils ont aussi besoin de contacter leurs enfants... On ressent que les réseaux saturent", souligne Sylvie Chastanet, gérante du camping le Sous-Bois.
Une population multipliée par dix
Les installations des opérateurs sont prévues pour une population annuelle de 30 000 personnes sur Oléron, mais en saison, elle est multipliée par dix, comme un peu partout sur la côte Atlantique. "On est tous hyperconnectés. Dans sa voiture, pour le GPS, pour la musique, pour tous les médias. Et nos ados le sont encore plus, donc aujourd'hui c'est une attente qui est effectivement très importante", confie Lionel Pacaud, directeur du tourisme bassin Marennes-Oléron.
Alors, pas de solution miracle pour le moment. La situation risque de perdurer les prochaines années. "Il faudra du temps pour mettre des antennes, dans des endroits qui sont parfois sensibles, donc on se limite aux zones d'activités en principe. Il n’y en a pas beaucoup sur l'Ile d'Oléron, ce qui limite les possibilités d'amélioration technologique dans certains secteurs", rappelle le maire du Château d’Oléron, Michel Parent.
Si le problème semble uniquement d'ordre pratique pour les touristes, pour les commerçants, il s'agit également d'une perte financière. La saturation des réseaux touche également leurs terminaux de paiements, empêchant pour beaucoup de payer par carte bleue.