A l’occasion de la 16ème semaine européenne de prévention du cancer du col de l’utérus, le centre régional de coordination des dépistages des cancers veut diffuser un message : il faut se faire dépister de 25 à 65 ans. En Charente-Maritime, près de 40 % des femmes participent peu ou pas au dépistage, surtout après 50 ans.
En pleine crise sanitaire de Covid-19 depuis près de deux ans, on oublie parfois d’autres maladies. Elles aussi, meurtrières. Comme le cancer du col de l’utérus. Chaque année en France, 3.000 nouveaux cas sont détectés et 1.100 femmes en meurent.
Sensibiliser autour de cet enjeu de santé publique, c’est l’objectif du site de Charente-Maritime du CRCD-NA (centre régional de coordination des dépistages des cancers Nouvelle-Aquitaine) jusqu’au 30 janvier 2022. “Nous voulons rappeler l’importance de participer au dépistage du cancer de l’utérus qui s’adresse à un public assez large de 25 à 65 ans”, précise Clémence Musa, chargée de santé publique.
Se tourner vers les sages-femmes
Selon le centre régional de coordination des dépistages des cancers, près de 40 % des Charentaises-Maritimes participent peu ou pas au dépistage, surtout après 50 ans. Le dépistage, qui consiste en un frottis, permet de repérer le plus tôt possible d’éventuelles lésions précancéreuses au niveau du col de l’utérus, de les surveiller ou de les soigner.
Anne-Lise Montéragioni est présidente de l’association Symphonie 17 qui accompagne les femmes opérées de cancers. Elle constate que, si peu de femmes se font dépister, c’est parce qu’elles ont du mal à sauter le pas, “par peur du diagnostic”, et surtout à cause de la difficulté à obtenir un rendez-vous.
“Les gynécologues et les radiologues partent à la retraite sans se faire remplacer”, regrette-t-elle. “Et avec le Covid, beaucoup de rendez-vous sont repoussés. C’est un peu la panique à bord”. Elle conseille de se tourner vers les sages-femmes “qui ont beaucoup plus de disponibilités et qui peuvent réaliser des frottis de dépistage.”
Prévenir les cancers en vaccinant les jeunes
Et il n’y a pas que le frottis de dépistage qui permet de prévenir le cancer du col de l’utérus. Depuis une dizaine d’années, la vaccination contre les papillomavirus est recommandée pour les jeunes filles de 11 à 14 ans. Depuis décembre 2019, la Haute Autorité de Santé (HAS) a décidé d’étendre cette recommandation à tous les garçons de 11 à 14 ans. Un rattrapage est possible jusqu’à 19 ans.
“L’objectif est de se faire vacciner avant son premier rapport sexuel”, explique Clémence Musa, chargée de santé publique au CRCD-NA de Charente-Maritime. “Les papillomavirus ne sont pas seulement responsables de cancers du col de l’utérus. Ils peuvent aussi toucher d’autres organes et provoquer des cancers du pénis, du larynx ou de l’anus par exemple.”
Pour sensibiliser le grand public à cette question, le CRDC-NA et Symphonie 17 ont collaboré avec le dessinateur rochelais Lamisseb. Résultat sur la page Facebook du CRDC-NA (ci-dessus) : une bande dessinée ludique et vulgarisée qui explique pourquoi et comment se faire dépister.
“On voulait quelque chose qui ne soit pas lourd à lire, ni à comprendre, et à la portée de tous”, explique Anne-Lise Montéragioni de l’association Symphonie 17. “L’idée est aussi de faire prendre conscience qu’il ne faut pas rester seule face à ces questions.”