Charente-Maritime : les racines de l'engagement politique de l'écologiste Sandrine Rousseau

Candidate à la primaire écologiste pour la présidentielle de 2022, Sandrine Rousseau a grandi à Nieul-sur-Mer, ville dont son père a été maire. La vie à la maison a été marquée par les débats politiques mais aussi par la longue maladie de sa mère qui s'est vu refuser un suicide assisté en 2013.

De ses années à Nieul-sur-Mer, près de La Rochelle, Sandrine Rousseau garde un souvenir ancré en elle : la disparition de sa mère en 2013, atteinte d'un cancer généralisé, qui a mis fin à ses jours lorsqu'elle a su qu'elle ne pourrait pas bénéficier d'un suicide assisté. 

À l'époque élue écologiste, vice-présidente de la région Nord-Pas-de-Calais, Sandrine Rousseau témoigne sur son blog. Ses mots interpellent et sont repris par la presse. Aujourd'hui, la candidate à l'investiture écologiste pour la présidentielle de 2022 n'a pas oublié ce combat.

"C'est un engagement que je prends à la présidentielle : que chacun puisse choisir sa fin de vie", explique-t-elle.

"C'est ancré en moi, poursuit-elle. J'ai assisté à ça. (...) Plein de gens comme ma maman veulent choisir leur fin de vie. Je n'oublierai pas ce combat-là."

La famille de Sandrine Rousseau s'installe près de La Rochelle lorsqu'elle est encore scolarisée en élémentaire, "vers le CE2", indique-t-elle. Elle poursuivra sa scolarité au collège Eugène-Fromentin puis au lycée Jean-Dautet et à l'université de Poitiers où elle obtient une licence en Sciences économiques et sociales avant de partir vers Lille. 

Une famille engagée

Son père, Yves Rousseau, est maire de Nieul-sur-Mer de 2001 à 2008. Si elle reconnaît que l'élection de son père a pu "nourrir" son propre engagement politique, elle met en avant l'engagement à égalité de ses deux parents. 

"Ma mère était syndicaliste à la CFDT, elle a travaillé pour Artisans du monde", dit-elle. La structure défend une vision engagée du commerce équitable. Aux côtés de ses parents, la jeune Sandrine apprend à débattre.

La future élue décrit "une famille engagée" et se souvient qu'à la maison, "on passait du temps à débattre de politique, à parler du bien commun".

Les débats politiques sont parfois soutenus, voire houleux, à tel point que Sandrine Rousseau se promet à l'époque "de ne pas faire de politique" ! Si le souvenir la fait aujourd'hui sourire, elle se remémorre les prises de position parfois opposées qui s'affrontent à la maison. "Je me souviens d'un débat enflammé que l'on avait eu sur les éoliennes. Il y avait un enjeu à occuper un poste électif, à faire campagne. En faut-il off-shore, sur terre, ou pas du tout ? Je disais qu'il en fallait un peu, bien sûr, mon père était contre." 

Étudiante à Poitiers, j'étais plus dans le débat politique à gauche que dans un parti. Je ne me suis intéressée à l'écologie qu'après. 

Sandrine Rousseau, candidate à l'investiture écologiste à la présidentielle

Ses premiers pas dans la vie étudiante à Poitiers au début des années 1990 amènent la jeune femme à participer à "la vie intellectuelle et militante sur le campus". 

"Je n'appartenais pas à un groupe ou à un parti mais je participais à des actions sur le campus ou à des manifestations", se souvient-elle. "À l'époque, j'étais plus dans le débat politique à gauche que dans un parti. Je ne me suis intéressée à l'écologie qu'après, quand j'ai commencé à lire et à travailler dessus." C'était à Lille où pour la première fois, elle s'implique au sein du syndicat étudiant Chiche des Jeunes écologistes alternatifs solidaires. 

Celle qui n'envisage alors pas d'engagement formel au sein d'un parti politique poursuit son engagement citoyen. "Les Verts sont venus me chercher en 2009 pour les combats que j'avais menés dans la société civile. Par exemple, sur la précarité étudiante. À Lille, certains ne mangeaient pas à leur faim. On a obtenu le 10e mois de bourse."

Rattrappée par les Verts

Sandrine Rousseau fait alors campagne et est élue en 2010 conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais et devient vice-présidente du conseil régional. Elle est ensuite nommée porte-parole nationale d'Europe Écologie Les Verts (EELV) (2013-2016) puis est secrétaire nationale adjointe d'EELV (2016-2017).

Aujourd'hui, Sandrine Rousseau revendique sa "radicalité" qui s'est nourrie de ses années de formation en Poitou-Charentes.

"C'est une construction, indique-t-elle. Je suis chercheuse en économie écologique. Au fil des années, j'ai lu les rapports des experts qui sont devenus de plus en plus alarmants. Le dernier rapport du GIEC nous dit que nous avons dix ans pour infléchir notre politique et réduire nos émissions de carbone. (...) On a 5 ans pour agir si on veut un changement à 10 ans. Aujourd'hui, plus personne n'est protégé du réchauffement climatique. J'ai trois enfants et je me suis engagée à les protéger. Je ne crois pas que les parents puissent regarder sereinement (les conséquences du changement climatiques)."

"C'est ça l'enjeu" qui l'amène à agir et à être candidate à l'investiture des écologistes à la présidentielle de 2022. 

La "radicalité" revendiquée de Sandrine Rousseau se nourrit aussi des leçons tirées de la campagne de Poitiers Collectif aux dernières élections municipales. "J'ai observé comme Léonore Moncond'huy a gagné, note-elle. Elle a gagné la mairie sur une dynamique citoyenne. J'essaie aussi de susciter cela  pour la présidentielle." 

"Construire une dynamique citoyenne pour susciter un intérêt citoyen", clame celle qui note que le débat politique se trouve aujourd'hui à un tournant.  

 

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