Comme lors du premier confinement, toute activité nautique est interdite sur le littoral français. Cette fois-ci pourtant, un arrêté préfectorale permet notamment aux professionnels de prendre la mer.
Une grand ciel bleu ensoleillé, une mer calme et une petite brise de nordet ; des conditions idéales pour profiter encore un petit peu plus longtemps des pertuis charentais. Mais voilà, si, pour ce deuxième confinement, le bord de mer reste accessible aux passants, les plaisanciers, eux, sont priés de rester à quai. C'est en tout cas ce que préconise le Préfet Maritime de l'Atlantique qui rappelle « la nécessité de rester chez soi et de reporter ses sorties en mer afin de vous protéger et de ne pas exposer davantage les personnels de secours et de santé ».
De fait, il n'y avait pas grand monde sur l'eau devant le port des Minimes à La Rochelle ce matin-là, si ce n'est la vedette de la Brigade Nautique. Sur le ponton "gasoil", un particulier dûment masqué interpelle le commandant Laferrière. Il a un problème de safran sur son voilier. Le chantier auquel il a fait appel veut faire des tests en mer. "Le chantier peut le sortir sans aucun problème", lui explique Christophe Ferrière, "à partir du moment où il nous montre sa carte professsionnelle, il peut sortir votre bateau. Mais vous, vous n'avez pas le droit d'être à bord".
Dans le détail, voici les dix cas de figures tolérés par la Prémar (Préfecture Maritime) depuis lundi :
• Les activités nautiques pratiquées par des sportifs professionnels et de haut niveau restent autorisées.
• Les activités organisées dans un cadre scolaire et périscolaire restent autorisées.
• Les activités sportives participant à la formation universitaire restent autorisées.
• Les activités physiques de personnes munies d’une prescription médicale ou présentant un handicap reconnu restent autorisées.
• La navigation nécessaire à la mise en hivernage ou la vérification des lignes de mouillages des navires de plaisances mouillés hors des ports maritimes est autorisée. (Il faut présenter des attestations et titres de propriété)
• La navigation de plaisance pour motif personnel impérieux est autorisée.
• Les manifestations nautiques sont interdites sauf si elles rentrent dans le cadre du maintien de l’activité des sportifs professionnels et de haut niveau.
• Les activités professionnelles en mer restent autorisées ;
• Les activités de transport de passagers en mer sont autorisées dans les conditions du décret n°2020-1310 du 29 octobre 2020 ;
• La navigation dans le cadre d’une mission de service public ou d’une opération de sauvetage reste autorisée.
"Verbalisation mais avec discernement"
"Bonjour, c'est pour un petit contrôle dans le cadre du COVID. Quel est le motif de votre sortie ?" Dans la matinée, la Brigade Nautique de La Rochelle va effectuer cinq ou six vérifications, autant que d'embarcations présentes sur le plan d'eau. Un chantier naval qui fait des essais, un skipper qui convoie un bateau de course jusqu'à Cherbourg, un bateau-école ou un enseignant du lycée maritime de Portneuf qui forme de futurs matelots de pont ; tous avaient une bonne raison d'avoir quitter le port.Cette semaine, aucune infraction n'a été constatée dans les pertuis charentais depuis le début de ce deuxième confinement.Les consignes que nous avons de notre hiérarchie, c'est à chaque fois, toujours dans un premier temps, de faire de la prévention et, ensuite, si la prévention ne fonctionne pas, on passe à la verbalisation mais avec discernement. Le but du jeu - et c'est ce que veut aussi le gouvernement - c'est de ne pas bloquer l'économie.
Reportage d'Olivier Riou, Camille Becchetti, David Pringarbe et Simon Lamare