Coronavirus. Les salles obscures attendent fébrilement le happy end de la crise

Après plus de deux mois de fermeture totale des cinémas, l’industrie du secteur vacille. Tournages stoppés, doublage suspendus, films bloqués, l’économie du 7e Art est dangereusement suspendue à une hypothétique reprise. Cependant, le patron du groupe Rochelais CGR veut rester confiant.

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« Nous, on attend avec impatience » comme tous les chefs d’entreprises qui n’ont pu encore reprendre leur activité, Josselin Bouyssy ronge son frein.
Le directeur général du groupe CGR, dont le siège social est basé à La Rochelle, sait qu’il n’a plus que quelques jours à patienter avant d’être fixé sur la date et surtout sur les modalités de réouverture de ses salles de cinéma.

On imagine quelque chose autour de début juillet, c’est ce qui se trame. Ce serait bien cela nous laisserait quatre semaines pour nous organiser.
- Josselin Bouyssy, directeur général groupe CGR

Les enjeux sont colossaux. Le groupe CGR c’est 70 cinémas et 700 salles  en France mais c’est aussi 17 hôtels et des restaurants. Ce poids lourd du secteur du divertissement emploie plus de 2.000 salariés (3.000, si l’on prend en compte les emplois indirects). « Nous attendons les précisions sur les conditions sanitaires dans lesquelles nous pourrons rouvrir. Cela fait deux mois et demi que nous travaillons sur la question, on essaye d’anticiper et on commence à y voir plus clair » confie Josselin Bouyssy.

Plusieurs scénarios de reprises d’activité sont envisagés

Le scénario de reprise d’activité est porté par la Fédération Nationale des Cinémas Français. C’est le ministère de la santé qui le validera, ou pas, sur la base des propositions que nous, professionnels du secteur, avons élaboré.
- Josselin Bouyssy, directeur général du groupe CGR

Et pour le moment, le patron du groupe CGR ne souhaite pas s’avancer, « plusieurs options sont envisagées, un siège sur deux, un siège sur trois, trois séances ou quatre séances par jour. Pour le moment, on ne sait pas et nous préférons attendre la décision de l’état avant de communiquer sur la question » précise t-il. « On sait seulement qu’une grosse annonce doit être faite le 2 juin prochain et en tous cas, sur plan matériel, nous sommes prêts nous avons les masques, les plexiglass, le gel etc. On va tout faire pour que les gens se sentent en sécurité ».

Parce que ce qui est sûr, c’est qu’il est grand temps que les salles de projection se remplissent de nouveau. « Le montant des pertes financières pourraient s’élever à plus de 20 millions d’euros » déplore le chef d’entreprise. « Jusqu’ici, la famille Raymond complète les salaires liés au chômage partiel de l’essentiel de nos collaborateurs. On va courber l’échine car les comptes de l’entreprises sont sains mais si cela dure trois mois de plus, ce ne sera pas possible » prévient-il.
Comme dans de nombreux autres secteurs comme celui du spectacle vivant, celui de l’hôtellerie de plein air, ou encore de la restauration, il reste un paramètre de taille qui complique l’équation de la reprise: celui de la réaction du public.
Même avec un protocole sanitaire parfaitement adapté et des dispositifs de protections, rien ne peut garantir pour le moment un retour en nombre des spectateurs dans les salles.
Alors que les courbes de contamination et des hospitalisations décroissent doucement, le virus pourrait encore circuler longtemps dans … les têtes et freiner le redémarrage de l’activité.

"Vous ne pouvez pas faire revenir les gens sans matière première"

Mais Josselin Bouyssy ne compte pas se laisser abattre. « Je suis de nature optimiste, je me dis que ça va aller.  Les choses vont rentrer dans l’ordre » se rassure-t-il mais pour cela une conditions doit impérativement être remplie, disposer de nouveaux films. « Vous ne pouvez pas faire revenir les gens sans matière première » résume le patron de CGR.

Actuellement Il n’y a plus de tournage, plus de doublage et de nombreux producteurs retardent la sortie de leur film. Heureusement quelques blockbusters sont prêt à être diffusés comme Mulan des studios Disney, l’adaptation en film du célèbre dessin animé, ou encore Tenet de Christopher Nolan.
- Josselin Bouyssy, directeur général du groupe CGR

L’enjeu est vital pour tout le secteur qui compte 5.500 salles de projection en France et enregistrait une fréquentation record de 213 millions de spectateurs en 2019. Le groupe Rochelais CGR en accueille, à lui seul, quelques 25 millions.
Alors,  plus que jamais, au sortir d’une crise sanitaire sans précédent, le 7e Art va, certes, poursuivre sa mission : nous permettre, en pénétrant dans une salle obscure, d’échapper aux affres du quotidien. Mais pour la première fois, en plus d’un siècle d’histoire, il ne pourra s’en acquitter qu’en tenant compte de la réalité du monde extérieur.
 
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