Course au large : les skippers rochelais reprennent enfin la mer après trois mois de confinement

Qu’ils préparent un Vendée Globe, une Solitaire du Figaro ou une Mini-Transat, la COVID-19 a bousculé le quotidien et les programmes de navigation des marins. Une crise sanitaire qui aura forcément aussi des répercussions économiques sur le monde de la course au large.

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C’était le 11 mars dernier sur le plateau nautique de La Rochelle. Yannick Bestaven ne cachait pas sa joie de mettre à l’eau son nouveau 60 pieds aux couleurs pétaradantes de Maître Coq. À l’horizon se profilaient des sessions d’entraînement au Portugal, deux transatlantiques et, bien sûr, le Graal de la course au large, le Vendée Globe. Il ne se doutait pas alors qu’il allait rester à quai près de trois mois.

C’est peu de dire que la tempête COVID a fait tanguer bien des certitudes sur les pontons, jusqu’à craindre pour ce tour du monde en solitaire si attendu. Aujourd’hui, Yannick Bestaven préfère positiver :

À aucun moment, ni moi ni mon sponsor n’avons remis en cause le projet et, au final, je me retrouve avec plus de temps en mer et donc un bateau plus fiable que mes concurrents qui partiront sur des voiliers de dernière génération.

À vérifier dès le 4 juillet avec la Vendée-Arctique- Les Sables d’Olonne, une course inédite entre la Vendée, l’Islande et les Açores.

Confiné, le skipper rochelais en a profité pour parfaire sa préparation physique. Il a aussi, comme beaucoup, fait des progrès en cuisine, ce qui malheureusement ne lui sera que de peu d’utilité une fois seul autour du globe.

Il a également donné de son temps pour La halte du Cœur, une association caritative et avait bien sûr une pensée pour tous les salariés de son sponsor Maître Coq qui n’ont pas cessé de travailler. "On n’est pas des vedettes", sourit-il, "les héros, ce sont eux".

À quelques encâblures de là, Robin Marais s’apprête aussi à larguer les amarres pour la première course de la saison en Figaro 3, soulagé. Avec l’annulation de la Transat AG2R La Mondiale, "La question un moment, ça a été : est-ce qu’on n’oublie pas 2020 ?" Finalement, entraînements et régates du championnat de France Élite de course au large ont été décalés et la Solitaire partira bien le 30 août de Saint-Brieuc. Mais pour le Rochelais d’adoption qui espère bien figurer pour sa deuxième saison de figariste, reste, comme pour beaucoup, des incertitudes sur son budget.

Une saison coûte entre 150 et 180 000 euros, un sponsor important devait me permettre de le boucler, mais avec la crise sanitaire, il s’est finalement désisté. La crise a refroidi bien des partenaires.

Robin Marais, skipper

Avec son collègue et néanmoins ami Léo Bothorel, Romain Le Gall, jeune ingénieur, s’est lancé depuis un an dans l’aventure de la Mini 650 avec, à l’horizon évidemment, la Mini Transat de 2021.  

C’est sûr que ce n’est pas la meilleure période pour démarcher des nouveaux sponsors.

Romain Le Gall, skipper

Les Bretons d’origine surfent avec la même aisance sur les réseaux sociaux que sur la houle du Golfe de Gascogne et ont rejoint le Pôle Mini de La Rochelle. "En même temps", explique-t-il "paradoxalement, le confinement a permis de communiquer, les entreprises étaient plus réceptives, prenaient le temps d’étudier nos dossiers et on sent bien aujourd’hui que les RH ont besoin de s’appuyer sur des projets extérieurs pour ressouder les équipes en interne après la crise". On comprend mieux pourquoi les deux jeunes skippers ont appelé leur projet Les Optiministes.

Yannick Bestaven, lui aussi, se veut optimiste même si la course à l’armement effrénée des dernières années avec des 60 pieds à foil, dont le prix dépasse allègrement les 5 millions d’euros, l’inquiète un peu. "Les retombées sur le Vendée Globe sont fantastiques en terme d’image. D’avoir autant de visibilité, c’est fabuleux pour la voile. Plus que jamais aujourd’hui, les gens ont besoin de rêver, de prendre un grand bol d’air avec nous, mais il faut savoir raison garder. Il faut faire attention à ce que tes sponsors ont en retour".

En espérant que la quête de performance ultime et les millions d’euros afférents n’oublient pas dans leur sillage l’aventure et la dimension humaine de la course au large.

Yannick Bestaven au micro de Tanguy Scoazec :

 

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