Neuf des dix premiers du Vendée Globe viennent du pôle Finistère Course au Large. Parmi eux, Charlie Dalin et Yoann Richomme, anciens colocataires et amis devenus rivaux. Ils incarnent l'excellence d'un centre qui façonne les meilleurs skippers au monde.
À une semaine de l'arrivée du Vendée Globe 2024-2025, deux noms dominent : Charlie Dalin et Yoann Richomme. Les deux skippers, pensionnaires du célèbre pôle Finistère Course au Large à Port-la-Forêt, creusent l’écart. Comme neuf des dix premiers du classement provisoire, ils viennent de ce vivier d’excellence.
Port-la-Forêt, usine à champions
Le pôle de Port-la-Forêt a déjà fait ses preuves. François Gabart, Armel Le Cléac’h, Michel Desjoyeaux, Franck Cammas, Vincent Riou : tous sont passés par cette structure avant de triompher dans le Vendée Globe. Aujourd'hui encore, le pôle prouve qu’il est le berceau des meilleurs navigateurs au monde.
Charlie Dalin et Yoann Richomme, anciens équipiers devenus rivaux, écrivent une nouvelle page de cette success story. Sur ce Vendée Globe, ils explosent les records, défiant les limites de leur discipline.
Malgré les 180 milles d’avance de Charlie Dalin, le match reste ouvert. Ces bateaux peuvent parcourir jusqu’à 620 milles en une journée. "Jamais le premier n’a pu s’échapper cette année", analyse un membre du pôle. "C’est comme lors de l’affrontement Gabart-Le Cléac’h, où seulement trois heures les séparaient à l’arrivée."
Des bateaux plus rapides, mais impitoyables
Cette édition du Vendée Globe promet de pulvériser le record établi par Armel Le Cléac’h en 2016. Pourtant, le parcours est plus long, en contournant l’Antarctique plus au large pour éviter les icebergs. Mais "les bateaux d’aujourd’hui sont bien plus rapides, plus performants", explique Jeanne Grégoire, directrice du Pôle course au large.
Cette vitesse a un coût. Les monocoques à foils sont exigeants à piloter et loin d’être confortables. "Sur les vidéos, on voit leurs têtes trembler en permanence. On ne sait pas dans quel état on va les retrouver", ajoute Jeanne Grégoire. Pour la prochaine édition, elle prévoit un accent accru sur la santé et la préparation physique des skippers.
Amis, colocataires, adversaires
Les deux marins en tête partagent bien plus qu’un simple duel. Longtemps colocataires et équipiers en double, ils ont grandi ensemble dans ce milieu exigeant. Charlie Dalin, à 40 ans, mène la course sur Macif, mais Yoann Richomme, 41 ans, à bord de Paprec Arkéa, reste dans son sillage. Mercredi matin, après 59 jours en mer et 21 400 milles parcourus, seulement 180 milles les séparaient au large du Cap Vert.
"Depuis qu'il a annoncé qu'il ferait ce Vendée Globe, je savais qu'il serait un des clients les plus coriaces", confie Charlie Dalin à propos de Yoann Richomme.
Passionnés de voile depuis l’enfance, les deux skippers ont étudié l’architecture navale à Southampton. Ils ont ensuite régaté sur le Tour de France à la voile avant de rejoindre le pôle de Port-la-Forêt en 2011. Là, ils ont partagé appartement et ambitions.
"Ils ont beaucoup évolué ensemble", raconte Fabien Delahaye, alors membre du pôle et aujourd'hui directeur de course du Vendée Globe. "Ils sont différents, mais toujours très clairs sur leurs objectifs."
À Port-la-Forêt, on savoure ce duel haletant, symbole d’une excellence qui ne faiblit pas. Une chose est sûre : le pôle Finistère Course au Large reste le creuset des champions du Vendée Globe.
Avec l'AFP et Claire Louet.
