Vendée Globe 2024. "Je me dois et j'ai envie de finir", Yannick Bestaven repart hors course pour boucler son tour du monde

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Après 6 jours d’escale technique à Ushuaïa (extrême sud de l’Argentine), Yannick Bestaven reprend la mer ce lundi 6 janvier à bord de son IMOCA Maître CoQ V, direction les Sables d’Olonne. Si le Vendée Globe s’est brutalement arrêté pour le tenant du titre, le 30 décembre dernier, son tour du monde n’est pas terminé.

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L’équipe technique a remis à flot Maître CoQ V en un temps record. Yannick Bestaven reprend donc la mer ce lundi 6 janvier à bord de son IMOCA réparé, direction les Sables d’Olonne.

Désormais hors course, le Rochelais est déterminé à boucler son tour du monde, pour écrire les dernières lignes de son histoire en solitaire.

Le vainqueur de la 9ᵉ édition du Vendée Globe n'est pas le genre de marin à renoncer. 

Le nouveau départ à la voile et en solitaire à bord de Maître CoQ V a eu lieu ce lundi 6 janvier à 6h, heure locale (10h, heure de Paris). Yannick tenait à repartir en même temps que le groupe mené par Tanguy Le Turquais (Lazare) dont son ami d’enfance Arnaud Boissière (La Mie Câline) fait également partie.

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Départ de Yannick Bestaven pour terminer son tour du monde hors course ©Maître CoQ Team Voile

Maintenant, il faut descendre le canal de Beagle pour atteindre l'Atlantique, canal de plus de 100 km, qu'il faudra parcourir dans la zone maritime de l’Argentine, et tout cela au moteur, soit environ une douzaine d'heures. Afin de ne prendre aucun risque, l’équipe technique escortera Maître CoQ V et Yannick Bestaven, jusqu’au moment où il pourra naviguer en toute sécurité.

Le skipper espère rallier le port vendéen avant fin janvier. Mais avant cela, il devra être fin stratège pour remonter l’Océan Atlantique et déjouer les pièges météorologiques auxquels il pourrait faire face.

J’ai dit que c’était ma dernière course en solitaire, donc pouvoir ramener Maître CoQ V aux Sables en solo me permettrait de terminer sur une note plaisir, et puis il y a le sens du partage

Yannick Bestaven

Skipper Maître CoQ V

 "Il y a beaucoup de monde qui m’attend à l’arrivée. Je sais que tous les collaborateurs qui n’ont pas pu fêter mon arrivée il y a 4 ans à cause du COVID ont à cœur de le faire cette année. Pour toutes ces raisons je me dois et j’ai envie de finir pour vivre ça. Grâce à mon équipe, nous avons pu effectuer les réparations sur Maître CoQ V en un temps record, et je vais pouvoir repartir, hors course, mais dans le paquet de Tanguy Le Turquais, mon ami Cali (Arnaud Boissières)... Je suis impatient de reprendre la mer et de boucler la boucle. Il va y avoir beaucoup de stratégie pour remonter l'Atlantique, j'ai hâte de retrouver ces conditions", ajoute le navigateur.

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Un chantier hors du commun

Dès leur arrivée à Ushuaïa le mardi 31 décembre, les membres du team technique ont entamé les premières inspections au niveau de la coque de l’IMOCA pour évaluer l'étendue des dégâts.

Yannick Bestaven et son équipe ont pu basculer Maître CoQ V sur l’eau pour examiner de plus près le fond de coque du bateau, et réaliser les travaux de stratification, la pose de couches de fibre de carbone.

"Les opérations de grutage à Ushuaïa sont compliquées. Les autorités locales ne nous autorisaient qu’un seul jour avec la grue, nous avons donc dû trouver des astuces pour pouvoir coucher le bateau entre trois corps-morts en tirant sur le mât par une des drisses, explique Jean Marie Dauris, le directeur technique et sportif du team voile Maître CoQ. Cela nous a permis de faire les opérations de réparation sur la coque, au niveau de la quille, du bordé et du foil. En plus, nous avons pu réparer plein de petits bobos et remettre complètement en état le système de barre. Nous avons refait toute la pièce qui était cassée, changé les frêtes de safran. Nous avons également pu réparer le Code 0. Nous avons pu nous installer dans un gymnase pour étendre la voile et la remettre en état."

Yannick va pouvoir repartir avec un bateau totalement opérationnel

Jean Marie Dauris

Directeur technique et sportif du team voile Maître CoQ

Un chantier hors du commun, réalisé en un temps record. "Nous avons été très bien accueillis par les locaux, et avons également rencontré beaucoup de Français. De nombreux marins ont voulu nous donner un coup de main pour réparer. Nous avons été bien aidés, car ce n’est vraiment pas l’endroit le plus simple pour faire escale, au bout du monde, avec des moyens qui ne sont pas forcément les plus adaptés pour ce type de bateau. Réaliser ce chantier avec Maître CoQ V a nécessité une sacrée organisation, notamment pour s’adapter aux conditions météo qui sont assez changeantes avec des averses, des températures oscillant de 5 à 20°C", précise le technicien.

"L'abandon a été brutal.  C'était douloureux pour Yannick comme pour toute l’équipe Maître CoQ, et les partenaires. Mais nous savons tous que nous vivons des aventures exceptionnelles, et que dans ce contexte, nous ne pouvons pas nous plaindre, mais nous devons avancer", déclare Anne Combier, team manager.

"La compétition, en général, est aussi une leçon de vie, d’humilité, un état d’esprit résilient qui nous donne la force de repartir. Une fois la décision prise, nous nous sommes mis en ordre de marche pour construire l’opération “commando” à l’autre bout de l’hémisphère sud, afin d’accueillir Yannick et Maître CoQ V à Ushuaïa dans les meilleures conditions. Nous avons pu compter sur un réseau incroyable de navigateurs, des teams IMOCA, beaucoup de personnes nous ont proposé des solutions en nous donnant les bons contacts sur place", confie-t-elle.

Cette expérience incroyable, donne de la lumière sur notre métier qui nous passionne. Je remercie l’équipe technique qui a tout lâché, le jour du réveillon pour partir sans se poser de question

Anne Combier

Team manager

"C'est reparti en direction des Sables d'Olonne ! Quelle aventure de s'arrêter ici, ce n'était vraiment pas ce que j'avais prévu au programme mais bon...", souffle Yannick Bestaven. "Hélas hors course, mais on va tout faire pour que la fin de ce tour du monde soit la plus belle possible", promet-il.

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