Vendée Globe 2024. " C'est le destin, il faut l'accepter", le tenant du titre Yannick Bestaven, abandonne cette 10ᵉ édition de l'Everest des Mers

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Classé 11ᵉ hier, après de gros soucis techniques dans la nuit de vendredi, le skipper Yannick Bestaven, vainqueur de l'édition 2020/2021 du Vendée Globe, est contraint d'abandonner la course, faute de moyens pour réparer son bateau tout seul.

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Yannick Bestaven, vous aviez eu un problème de voile il y a quelques jours, aujourd'hui c'est votre système de barre qui a été touché ? Que s'est-il passé exactement ?

Il n'y a pas que le système de barre. Le gros souci, c'est que le bateau qui se délamine sur la partie tribord arrière, sur 10 mètres carrés, j'ai les peaux carbone qui sont partis, qui sont délaminées. Donc au début, je pensais que c'était juste un petit morceau et que je pouvais refaire une strate en mer après le cap Horn, mais là la partie est trop importante. La deuxième grosse avarie, c'est la barre. J'ai des problèmes de safran depuis longtemps, depuis les Açores plus précisément, qui se sont accentués et du coup le jeu a créé des efforts parasites et ça a cassé la fausse mèche centrale.

On imagine et on entend votre déception… Dans quel état d'esprit êtes-vous ?

Déçu bien sûr, un peu désabusé parce que je pensais avoir fait le plus gros du parcours, du programme, et puis plutôt dans le groupe de tête. J'étais plutôt content de ma position et des opportunités qui allaient s'ouvrir aussi sur la remontée de l'Atlantique. Donc évidemment déçu. Déçu pour moi, mais surtout déçu pour tous ceux qui suivent, qui ont mis du cœur dans le projet, pour mon équipe, pour mes sponsors, mes proches… Tous les gens qui suivent le projet à fond. Je suis plus déçu pour eux presque que pour moi parce que je sais que la course au large, c'est un sport mécanique. On a beau tout donner, c'est le matériel et la mer qui décident si on passe ou pas. C'est le destin, il faut l'accepter.

Qu'allez-vous faire maintenant ? Réparer et tenter de boucler le parcours en solitaire ?

Déjà, je vais arriver à mon port à Ushuaïa où mon équipe technique va me rejoindre pour faire un diagnostic, voir ce qui est réparable ou pas. Je vais découvrir la Patagonie, on essaie de trouver des côtés positifs à ce nouveau timing, à ce nouveau moment. Moi, dans ma tête, l'idée serait qu'on puisse réparer assez vite en quatre jours, cinq jours ou sept jours peut-être au maximum, histoire que je puisse repartir en solitaire. Ce serait bien d'arriver aux Sables d'Olonne et de boucler la boucle malgré toutes ces péripéties.

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