Charlie Dalin et Yoann Richomme vont franchir le cap Horn ce lundi 23 décembre entre 23 heures et minuit, un record et une remontée de l'atlantique qui s'annonce acharnée entre les deux leaders. Ils pourraient rejoindre Les Sables d'Olonne dès le 15 janvier et pulvériser le record du Vendée Globe.
C'est désormais une quasi-certitude, Yoann Richomme et Charlie Dalin devraient passer devant le cap Horn entre 23 h et minuit, heure française, ce lundi 23 décembre, au 43ᵉ jour de course. Au regard du classement qui ne cesse d'évoluer ce lundi, il est difficile de présager lequel des deux marins franchira le premier la pointe sud-américaine.
"Je suis content de revoir l'Atlantique", confiait Charlie Dalin lors d'un échange radio. Il espère aussi apercevoir la terre de feu. "Sur le dernier Vendée Globe, j'étais frustré de ne pas l'avoir vu".
Depuis le début de la course, les deux leaders vont vite, très vite même, au point de dépasser le célèbre cap Horn 4 jours plus tôt qu'Armel Le Cléac'h. Le vainqueur du Vendée Globe 2016 l'avait franchi après 47 jours et 32 minutes de course.
"C'est énorme, les records des 500 milles, c'est le quotidien des bateaux. Charlie et Yoann marchent à des moyennes incroyables, 523 milles pour Charlie sur 24 heures, alors que les autres derrière, plafonnent à 250 milles par 24 heures. Ils vont deux fois plus vite", réagit Hubert Lemonnier, directeur de course du Vendée Globe 2024.
Derrière eux, à 470 milles, Sébastien Simon devrait atteindre le cap Horn dans la matinée du 24 décembre dans des conditions météo plus difficiles. "Il va y avoir beaucoup de vent et de la mer juste avant son passage du cap. La mer sera quand même beaucoup plus dure pour lui", anticipe le directeur de course.
Une arrivée possible vers le 15 janvier 2025
Et toutes les projections faites par la direction de course sont à revoir. "Il y a des chances qu'ils aillent plus vite, et beaucoup de chances qu'ils restent au moins à la même vitesse que celle d'Armel sur la remontée de l'Atlantique, donc il y aura toujours 4, 5 jours d'avance. Ça peut faire des projections qui font tourner la tête !
Ils pourraient mettre 21, 22 jours pour remonter. Soit une arrivée vers le 15 janvier.
Hubert LemonnierDirecteur de course du Vendée Globe
Yoann Richomme anticipait il y a quelques jours la traversée de l'Atlantique et se préparait à une navigation plus tactique, "ça va être une météo instable, beaucoup plus stratégique que ce qu’on a vécu dans le Pacifique, néanmoins intéressante".
Les marins vont devoir rester vigilants lors des trois prochaines semaines, alors qu'ils sont déjà fatigués et en manque de sommeil. "Il y a beaucoup de monde aussi sur l'eau, c'est compliqué de gérer les pêcheurs. Il y a aussi une usure physique et morale des skippers".
"Il y a les dépressions nord-atlantiques qui peuvent être très féroces, ajoute Hubert Lemonnier. Sur la fin, avec la fatigue, l'envie d'arriver, il ne faut pas se relâcher."
Les skippers devront aussi respecter la nouvelle zone d'exclusion des Açores, classée zone de protection pour les baleines et les cétacés. Ils devront choisir entre passer au nord ou au sud de cette zone. Sans oublier les dépressions dans le golfe de Gascogne qui peuvent être compliquées en cette saison.
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