Charlie Dalin, toujours en tête du Vendée Globe 2024 devant Yoann Richomme a passé l'Équateur dans le sens retour ce dimanche 5 janvier. Le skipper havrais pourrait arriver aux Sables d'Olonne en un temps record. Il répond à nos questions dans un entretien exclusif.
"Je viens de passer l'Équateur à l'instant, une bonne chose de faite après 44 jours dans les mers du sud", s'est réjoui Charlie Dalin ce dimanche après-midi à l'occasion d'un duplex avec notre rédaction.
Je suis dans le pot au noir, mais un pot au noir plutôt clément pour l'instant. Les grains ont l'air d'être plutôt un peu plus nord.
Charlie DalinMacif Santé Prévoyance
"Le vent a un petit peu faibli, mais ça reste quand même correct, j'avance à des vitesses qui sont plus que correctes. Pour l'instant, j'ai eu un grain à l'entrée, mais je ne m'en suis pas trop mal tiré. Il y en aura peut-être ce soir, proche de la sortie, mais pour l'instant ça se passe plutôt très bien, pourvu que ça dure".
Le skipper de Macif Santé Prévoyance se dit "heureux d'être de retour dans l'hémisphère nord après ce tour de l'Antarctique et ce voyage dans les mers du sud. Ça fait du bien de retrouver cet hémisphère, c'est le symbole du début, du dernier tronçon vers les Sables d'Olonne".
Car le skipper et le reste de la flotte sont en mer depuis le 10 novembre dernier, soit une cinquantaine de jours en mer. Avec des conditions parfois musclées dans les mers du sud qui épuisent les organismes des navigateurs.
"Cette nuit, je me suis bien reposé. Je me sens plutôt en forme actuellement", se réjouit-il, "là je suis à la jonction entre les alizés de l'Atlantique Sud et les alizés de l'Atlantique Nord, ce sont des vents qui ne sont pas trop forts. Du coup, je n'ai pas eu beaucoup de manœuvre ces derniers temps".
Un duel en tête
Yoann Richomme continue de suivre Charlie Dalin à la trace, un peu plus de 100 milles d'écart entre eux, une goutte d'eau à l'échelle d'un océan, et ça fait un mois que ça dure. Comment est-ce qu'on gère une telle bataille ?
"Ça rajoute de la pression, ça rajoute de l'intensité. À chaque moment où le bateau ralentit, on se jette sur les réglages pour retrouver la vitesse. Quand je suis monté au mât, je n'ai pas ralenti le bateau parce que je n'avais pas envie de perdre de terrain sur lui".
C'est sûr que si j'étais tout seul devant, ce serait sûrement un peu plus cool, une navigation un peu plus détendue. Il ne faut rien lâcher. Je regarde chaque pointage pour voir si j'ai gagné, si j'ai perdu, quelle vitesse il a fait.
Charlie DalinMacif Santé Prévoyance
"C'est de l'intensité, mais on s'y habitue. Après, ce n'est pas près pour de s'arrêter. Déjà, on va voir comment ça se passe dans le pot au noir, comment on sort l'un par rapport à l'autre".
Les deux hommes se connaissent depuis 20 ans, ils ont été étudiants ensemble en Angleterre, colocataires aussi et désormais rivaux, mais ont l'un pour l'autre un énorme respect.
"C'est un très bon marin et un très bon manager de projets aussi. Je pense qu'il a très bien géré son projet pour ce tour du monde. Ça ne m'étonne pas du tout qu'on soit au coude à coude. J'aurais dû parier sur un bateau".
Une arrivée mi-janvier
En plus de ce duel serré, Charlie Dalin doit gérer le trafic maritime qui s'intensifie dans les zones vers lesquelles il navigue désormais.
"J'ai croisé quelques cargos devant le Brésil. Ça devrait de nouveau s'intensifier du côté des Açores, avec en plus pas mal de pêcheurs. Et aussi, effectivement, j'en serai au niveau du Cap-Vert, il y a beaucoup de bateaux de croisière, de bateaux à voile qui font la traversée entre Cap-Vert et les Antilles. Donc, il faut faire attention aussi parce que là, on croise leur route à la perpendiculaire".
Le skipper devra également faire attention aux navires de pêche dans le golfe de Gascogne.
Si tout se passe bien, le navigateur espère arriver aux Sables "entre le 14 et le 16 janvier potentiellement", "il va falloir déjà voir comment est-ce qu'on sort du pot au noir et un peu quelles sont les dernières prévisions"
J'essaie de ne pas y penser parce qu'il y a encore beaucoup de choses à gérer, beaucoup d'obstacles à trancher.
Charlie DalinMacif Santé Prévoyance
Si les estimations d'arrivée sont les bonnes, le record d'Armel Le Cléac'h de 74 jours serait alors pulvérisé.
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