Sur cette 10ᵉ édition du Vendée Globe, une dizaine de skippers naviguant aux abords de la Zone d'Exclusion Antarctique (ZEA), est confrontée à des icebergs à la dérive, sortis de la zone d'exclusion. Une situation sous tension qui perturbe la course.
" Ah p*****, il y a un iceberg ! Il y a un iceberg là dans mon travers. Ah la vache ça fait flipper ! " C'est un début d'année 2025 un peu particulier qu'a connu le skipper Sébastien Marsset (Foussier), 22ᵉ au classement. À une poignée de miles nautiques de lui, un iceberg à la dérive pointe le bout de son nez. Dans une vidéo, le skipper montre le bout de glace ainsi que sa crainte de le voir s'approcher trop près.
Une vigilance maximale
Quelques heures plus tôt, dans une autre vidéo, le marin expliquait être en "vigilance maximale". Sur l'écran, il montre des "bateaux bleus" qui sont apparus et qui ne sont rien d'autre que des icebergs à la dérive. " Première journée de l'année 2025, et aujourd'hui, il y a une nouveauté, plaisante-t-il. Pour moi, c'est une nouveauté franchement ! ". Une alerte maximale qui implique une surveillance continue grâce à une caméra thermique et des alarmes programmées.
Du côté d'Eric Bellion (Stand As One - Altavia), 23ᵉ au classement, c'est aussi le cas. Des icebergs à la dérive ont été détectés et le skipper fait tout pour les éviter, quitte à mettre la course entre parenthèses. Une situation impressionnante pour le navigateur, qui a même croisé la route d'une de ces immenses masses de glace flottante. Un événement sur le Vendée Globe qui n'était pas arrivé depuis 2008. " J’admire nos pionniers, sur les premiers tours du monde ils allaient là-dedans, il fallait une bonne dose de courage et surement un peu d’inconscience aussi, respect à eux, confie-t-il dans une de ses vidéos. Déjà au quotidien, c'est musclé alors si tu ajoutes le piment de la glace…"
Des icebergs à la dérive
Au total, une dizaine de skippers, entre la 20ᵉ et la 30ᵉ place, est confrontée à ces icebergs à la dérive. Des bouts de banquises, sortis de la Zone d'Exclusion Antarctique (ZEA), mise en place par la direction de course, afin de protéger les participants. Une zone quotidiennement surveillée par des satellites.
Avec ces énormes masses de glace sorties de cette zone de protection, la direction de course est, elle aussi, très vigilante sur la situation. Des rapports ou " ice reports" sont régulièrement transmis aux bateaux concernés et à leurs skippers. " Quand il y a un cas comme celui-là, ça devient forcément une priorité au bureau, explique Fabien Delahaye, adjoint à la direction de course. On a créé un groupe restreint d'échanges avec ces neuf marins qui étaient concernés, en l'occurrence ces deux derniers jours."
Si la ZEA, de son côté, avant le passage des premiers bateaux, peut-être modifiée, ce n'est désormais plus le cas. Et cela pour cause d'équité sportive. " La raison principale, c'est que tout le monde doit faire le même parcours, rappelle le responsable de la direction de course. À partir du moment où on change la ZEA, ça veut dire qu'on peut rallonger ou raccourcir le parcours. Et donc, ce n'est plus le même parcours pour les autres concurrents."
Les marins concernés, quant à eux, devront continuer d'être vigilant au moindre iceberg à l'horizon.
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