Après le passage de la tempête Alex, la plage de Châtelaillon est endommagée sur près de trois kilométres. Des opérations de reprofilage sont programmées dans les prochains jours.
La tempête Alex qui a frappé le littoral de Charente-Maritime le week-end dernier (les 3 et 4 octobre) a emporté le sable de la plage de Châtelaillon sur une hauteur de plus d'un mètre. Le front de mer est incisé d'une plaie béante sur une distance de trois kilomètres.
La cassure a eu lieu à mi-chemin, c'est-à-dire à 150 mètres de la mer et 150 mètres de la digue. Des caméras permettent à la commune de toujours surveiller le niveau de sable.
La plage avait été réensablée en mai dernier, 100.000 mètres cubes de sable avaient alors été déversés.
Cette tempête a déplacé 50.000 mètres cubes de sable et c'est la première fois que se produit un tel phénomène car jamais autant de sable n'avait été apporté sur la plage pour l'été.
Colmater les brêches
La plage, créée en 1984, subit régulièrement les assauts de l'océan et la commune a l'habitude de colmater les brêches.Les travaux coûtent 60.000 euros par an aux collectivités locales, un coût dérisoire selon le maire de la commune qui rappelle que la plage est une protection, il estime qu'elle amortit les effets de la houle et du vent.
"C'est une protection importante pour la commune avant d'être un coût, c'est comme des pare-chocs sur une voiture, heureusement que l'on a ces plages qui nous permettent de dormir tranquilles" avertit Stéphane Villain, maire de Châtelaillon-Plage.
Les opérations de reprofilage de la plage commenceront ce jeudi. Elles doivent durer une dizaine de jours.
On a une courantologie naturelle du nord vers le sud, le sable est progressivement transporté vers le sud. On va le ramener vers le nord, de façon à redonner une pente presque naturelle à la plage.
Jean-Philippe Lefresne, directeur général des services de la mairie de Châtelaillon-plage
En 2018
En 2018 déjà, la plage avait perdu trois mètres de hauteur de sable suite à des tempêtes successives qui avaient balayé le littoral. Les travaux de réensablement avait alors duré trois semaines.Le phénomène d'érosion
Le phénomène n’aurait rien d’extraordinaire, selon Eric Chaumillon, professeur en géologie marine à l’Université de La Rochelle. L'érosion est une manifestation événementielle qui se mesure chaque année.C'est sur la pointe de Gatseau, située au sud de l’Île d’Oléron à Saint-Trojan que l'érosion est plus forte, elle dépasse huit mètres par an en moyenne depuis 1999. La mer grignote chaque année huit mètres de côte. C’est le record en France.
Reportage d'Alexis Delacour, Loïc Gazar et Simon Lamare.