Chacun de ceux à qui on a demandé "quel souvenir gardez-vous de votre première fois aux Francos" ont trouvé une anecdote à nous raconter. Parmi eux, November Ultra, Kungs, Oete et bien d'autres nous ont raconté leur première soirée ici, qu'ils ne sont pas près d'oublier.
C'est un moment qui reste gravé dans la mémoire. Pour les spectateurs comme pour les artistes, on se souvient longtemps de la première fois qu'on a participé aux Francofolies. À l'occasion de l'inauguration de l'exposition photographique "toute première fois" installée à l'office du tourisme de La Rochelle jusqu'au 4 septembre, nous avons demandé aux festivaliers et aux artistes de nous le raconter.
November Ultra, révélation féminine aux victoires de la musique en 2023 pour son album Bedroom Walls
"Mon premier concert solo quand j’ai arrêté le groupe -Agua Roja, séparé en 2018, N.D.L.R- j’ai été prise aux Francos l’année 2021. J’ai su pendant le premier confinement que j’ étais prise et du coup la première fois que je suis montée sur scène, c'était le 13 juillet 2021. Donc, y a vraiment deux ans tout pile. Je trouve ça trop émouvant d’être à nouveau là, puisque depuis je n'ai pas arrêté de tourner. C’était incroyable, une semaine super, le chantier des Francofolies c’est un dispositif où t’es entouré, encadré par d’autres artistes, donc il y a une façon de travailler la scène qui est différente, et j’ai adoré. Quand je suis arrivée, je ne savais pas faire de live, je ne savais pas bien faire de concert, et je suis sortie de là avec tous les outils et les clés en main. Ça a été précieux à mille endroits.
Ma première fois aux Francofolies, c'était en 2021. C’était incroyable, une super semaine aux Chantiers des Francos !
November ultra
VIDÉO - November Ultra - "novembre"
J’ai eu l’impression de recommencer àmoment-làssi à ce moment là parce que c’était la reprise des concerts -après la crise sanitaire, N.D.L.R-, on faisait attention, mais il y avait ce truc-là de pouvoir reprendre le live alors qu’on avait été coupés des gens aussi longtemps quoi. Je me souviens avoir joué au théâtre Verdière, et avant de monter sur scène, j'étais très très stressée, et y a une personne qui travaillait dans la salle qui est venue me voir et qui m’a dit "tu sais, ici t’es à la maison" juste avant de monter sur scène et ça m’a fait trop du bien, ça m’a trop aidée.
Et c’est vrai qu’à chaque fois que je reviens, j'ai l’impression d’être à la maison. À chaque fois que je viens, je rencontre d’autres artistes, c’est quelque chose d’incroyablement précieux. J’ai hâte de revenir."
Gérard Pont, directeur du festival Les Francofolies depuis 2004
"Ma première fois aux Francos, j’étais producteur de télévision et j’avais sympathisé avec Jean-Louis Foulquier -le créateur du festival, N.D.L.R- qui m’a demandé de venir filmer avec nos moyens techniques le festival pour les grands écrans sur le côté de la scène. On n'avait pas beaucoup de moyens parce qu’on était une petite boîte, mais on avait sympathisé."
Ma première fois aux Francos, j’étais producteur de télévision et j’avais sympathisé avec Jean-Louis Foulquier.
Gérard PontDirecteur des Francofolies
VIDEO. En 1994, Jean-Louis Foulquier avait rejoint Alain Souchon et Laurent Voulzy sur scène.
"Je me souviens qu’on dormait à l’hôtel et que je partageais ma chambre avec un intermittent que je ne connaissais pas et qui ronflait terriblement, donc dans la nuit, j'ai sorti mon matelas et j’ai dormi dans le couloir. Le lendemain, je suis allé à la réception de l’hôtel et j’ai dit "écoutez, je voudrais une chambre individuelle, mais ne vous en faites pas, je paierai le supplément". Le soir, lorsque je suis rentré, ils avaient refait le lit dans le couloir, exactement, avec la petite lampe et tout. Donc j’ai dormi une deuxième fois dans le couloir, et le lendemain, j'ai dit "je m’en vais, on est mal accueilli ici".
Alors, j'ai cherché un hôtel dans La Rochelle, tout était complet et finalement un hôtel a accepté de me loger dans sa buanderie, sauf qu’à 6 h du matin tous les employés débarquaient, donc je n’ai pas vraiment dormi de la semaine. Voilà le souvenir qu’il me reste de cette première édition, c’est de pas avoir trouvé un lit peinard.
Gérard PontDirecteur du festival des Francofolies
"Au niveau de la musique, c’était une programmation de dingue, y avait Lavilliers, Khaled, MC Solaar, Bruel… Moi, je découvrais ce festival sur lequel j’avais eu un peu d’à priori parce qu’à ce moment-là, j'étais plutôt rock anglo-saxon. Et puis je vais vous dire un truc incroyable, c’est qu’à l’époque pour moi Bruel c’était de la variété, je me prenais un peu pour un snob quoi, mais quand vous voyez 15 000 garçons et filles qui chantent ensemble, de PNL à Patrick Bruel, quand l’émotion est collective, vous pleurez quoi. C’était vraiment un moment d’émotion incroyable et jamais, j'aurais pensé pleurer sur Patrick Bruel."
François Rocard, plus ancien et plus grand fan des Francofolies. Il n'a pas raté une seule édition depuis sa création, en 1986.
"Une soirée mémorable, c’est la venue de Louis Bertignac, il avait fait un concert de folie. Et puis une autre soirée aussi ça avait été un concert de Yannick Noah sous l’orage. Quand il est arrivé sur scène il y avait de l’orage, il pleuvait, et il a accepté de jouer quand même, il a fait tout le concert sous la pluie. Tout le monde était persuadé qu’il allait annuler, mais il est entré et il a dit, le public est là, je suis là, alors on y va. Alors, on était rentrés trempés à l’hôtel, mais heureux."
"Je suis le premier festivalier, oui peut-être, je suis venu la première fois en 1986, à l’époque, je n'ai fait qu’un seul concert, celui de Renaud, qui était mon idole à l’époque. Et puis je suis tombé amoureux de la ville et du festival. Jusqu’en 1991 chaque année, je ne faisais qu’un concert parce que financièrement, je ne pouvais pas autrement. Puis après, je trouvais ça tellement génial que j’ai fini par faire des économies toute l’année. À cette époque-là, j’habitais La-Roche-sur-Yon, alors je faisais la route tous les jours. J’arrivais toujours pour arriver dans les premiers et être au premier rang de la grande scène. Et après, d’années en années, on finit par avoir un peu plus d’argent, on a les chèques vacances, et ça m’a permis de me payer l’hôtel, parce que ça m’énervait de pas pouvoir rester dormir sur place."
Je reviens tous les ans par amour pour la musique, beaucoup pour Jean-Louis Foulquier aussi, parce qu’à l’époque, j'étais boulanger pâtissier, donc la nuit y avait sa voix à la radio, et ça amplifiait ma passion pour la chanson française, j’ai découvert beaucoup d’artistes grâce à lui.
François RocardFan de la première heure du festival
Oete, étoile montante de la pop, qui a participé pour la première fois aux Francofolies cette année
"Le souvenir que je vais garder, ce sera quand même d’avoir été là au milieu de ces 15 000 personnes, d’avoir chanté sur cette scène Jean-Louis Foulquier. C’est une première pour moi, je n’avais jamais fait ça, mais j’aimerais le refaire dès que possible, c’était vraiment fou.
J’adore l’idée de conquérir, d’être un cavalier qui a des âmes à aller visiter, je trouve ça vibrant, vivant. J’ai envie que les gens me voient comme une lumière en se disant, oh tiens ça a l’air bien, on va suivre ça.
OeteChanteur
Et à la fois, j'aime me dire que je peux soulager les âmes, alors si j’ai pu n’en soulager ne serait-ce qu’une, c’est trop beau. Ce qu’on peut me souhaiter pour la suite, c’est de remonter sur cette scène."
Kungs, de retour sur la scène Jean-Louis Foulquier après six ans d'absence pour un DJ set enflammé
"Mon premier souvenir aux Francos c’était en 2017, je n'avais pas vu beaucoup le festival malheureusement parce que j’étais arrivé de nuit, mais voilà, c'est six ans plus tard que je découvre ce paysage, c’est très beau. J’ai un souvenir d’un public hyper énergique, très bienveillant et très chaud surtout, c’est le principal parce que mon but, c'est de faire danser les gens."