L'auteur et compositeur français de renom Jean-Michel Jarre se produit sur la scène Jean-Louis Foulquier pour terminer cette 40ᵉ édition des Francofolies de La Rochelle. Le concert sera diffusé, ce dimanche 14 juillet, sur France 2 à partir de 23 h 50. Nous l'avons rencontré.
Le célèbre DJ, mais également auteur-compositeur-interprète Jean-Michel Jarre, clôture les Francofolies de La Rochelle. Un évènement spécial pour le 40ᵉ anniversaire de ce festival. Si l'artiste ne se produira pas devant plus de trois millions de personnes comme en 1997, il fera danser le public jusqu'au bout de la nuit, pendant près de deux heures.
C'est votre première fois aux Francos ?
Oui, c'est vrai, et je suis très heureux de partager ce moment du 40ᵉ anniversaire, un 14 juillet en plus. C'est quelque chose qui est particulier pour moi. C'est une soirée qui permettra de célébrer deux secteurs qui me sont familiers : la musique électronique et la chanson française. J'ai moi-même écrit un bon nombre de chansons. Cela va être l'occasion de mélanger deux genres qui me tiennent à coeur.
Parce que n'oublions pas que la musique électronique est née en France : ça n'a rien à voir avec le jazz, le blues ou le rock... Donc, double célébration pour ce 14 juillet.
Vous avez fait partie des créateurs de l'électroacoustique... Qu'est-ce qui vous plaît dans ce style ?
Pour la première fois, on ne considérait pas la musique uniquement basée sur le solfège. On approchait la musique en termes de sons, avec en plus une notion de surréalisme, qui est, elle aussi, française. C'est l'idée de pouvoir mélanger le son d'un oiseau avec une clarinette et le son de la rue avec des percussions ou des sons d'orchestre.
Cette manière très expérimentale et très organique d'approcher la musique a finalement est devenu notre langage à nous tous, musiciens. Aujourd'hui, ils sont plus des ingénieurs du son ou des sound designer sans le savoir : on peut mélanger le bruit du vent, de la mer... Que ce soit dans le hip-hop, le rock ou l'électro, tout le monde a profité de cette approche sonore qui est née en France au milieu du XXe siècle.
Vous êtes l'homme de tous les records : albums vendus, nombre de spectateurs... Vous êtes en quelque sorte insatiable : c'est quelque chose d'inné en vous ?
Tout a démarré à Lyon : mon grand-père, qui était un inventeur et un musicien, m'a offert, quand j'avais 12 ans, un magnétophone d'occasion allemand. Je suis devenu très obsédé par cette machine, j'enregistrais tout. Un jour, j'ai passé la bande à l'envers et j'avais l'impression que des aliens me parlaient : à partir de là, j'ai commencé à enregistrer mes instruments, à les trafiquer... Sans savoir que cette manière de faire était quelque chose à explorer, voire même de manière professionnelle, avec le groupe de recherche musicale, dirigée par Pierre Schaeffer, qui est le fondateur de la musique dont on parle.
Ce que je faisais de manière empirique est devenu pour moi un mode d'expression à part entière et que j'ai poursuivi toute ma vie. J'ai toujours eu cette approche sonore, qui va même jusque dans les mots si je puis dire.
Vous jouez sur la grande scène ce dimanche soir, finalement, c'est une petite scène pour vous...
Non, je ne dirais pas ça... Je pense simplement que l'échelle n'a rien à voir. Les concerts que j'ai pu faire avec mon dernier album "Oxygène", que j'ai conçu avec un son en 360 degrés, de façon totalement immersive, réunissaient 300, voire 500 personnes. Parce que c'était le dispositif que j'avais envie de partager avec le public. J'ai récemment fait un très gros concert à Bratislava (capitale de la Slovaquie) qui a réuni plus de 120 000 personnes : c'est des choses que l'on pourra de moins en moins faire.
Quand j'ai su que Zaho de Sagazan allait chanter avant moi, je me suis que ce serait bien de pouvoir se réunir.
Jean-Michel JarreAuteur-compositeur-interprète
Les Francofolies, c'est un projet, en soi. Je prends l'approche de ce concert comme quelque chose d'unique. J'ai retravaillé spécialement ce projet dans le cadre des Francofolies, pour ce 40ᵉ anniversaire.
Et vous allez partager un moment de votre concert avec Zaho de Sagazan !
Absolument. Quand j'ai su que Zaho de Sagazan allait chanter avant moi, je me suis que ce serait bien de pouvoir se réunir. Etant donné qu'elle aime beaucoup l'électro et la chanson française. J'ai écrit des chansons pour Françoise Hardy, Patrick Juvet et aussi, mon ami et complice Christophe : je me suis dit que ce serait bien de faire une version électro de "Les Mots Bleus" avec elle.
Elle a tout de suite accepté et on va joindre nos forces pendant le concert où elle viendra me rejoindre pour une interprétation assez différente de l'original.
Voir l'intégralité de l'interview ci-dessous.