Avec ses pinces rouges, l'écrevisse de Louisiane ne passe pas inaperçue en ce moment en Charente-Maritime, d'autant que les intempéries et les crues de ces dernières semaines ont donné plus d'espace à ce crustacé pour se reproduire. Et si l'envie d'en pêcher pour son déjeuner est tentante, il faut savoir que cette activité est réglementée.
Ce sont les fortes pluies et les crues qui ont occasionné la prolifération de l’écrevisse de Louisiane en Charente-Maritime. Elle avait ainsi plus d’espace pour se reproduire. On a pu en retrouver dans des jardins ou sur des routes proches d’un cours d’eau.
Aujourd’hui, après la décrue, l’écrevisse aux pinces rouges peuple plutôt les zones humides comme, par exemple, le marais de Crazannes. C’est là que nous avons rencontré Gilles Thureau, un pêcheur amateur qui connaît bien la technique pour attraper ce crustacé jugé nuisible : « Il faut les tuer, car des fois, on ne sait jamais, elles peuvent retomber à l’eau et si elle est morte, au moins, elle ne pourra pas se reproduire. Et pour les transporter vivantes, il faut les châtrer en attrapant la dernière nageoire et en sortant l’intestin. »
La carte est obligatoire pour pêcher des écrevisses
Mais on ne s’improvise pas pêcheur d’écrevisses, il faut connaître la procédure et surtout la carte de pêche est obligatoire.
Plus on va prendre d’écrevisses, plus on va libérer de la place, plus elles vont se reproduire.
Xavier SécherGarde de pêche fédéral en Charente-Maritime
Une obligation que certains aimeraient contourner, tant les écrevisses sont nombreuses, mais la fédération de pêche tient à repréciser certaines choses par la voix de Xavier Sécher, il est garde de pêche fédéral en Charente-Maritime : « La rumeur dit que si tout le monde prenait des écrevisses, il n’y en aurait plus, c’est faux. Plus on va prendre d’écrevisses, plus on va libérer de la place, plus elles vont se reproduire. Ce qui se passe aujourd’hui, c’est qu’on est passé d’une période où il y avait beaucoup de place pour les écrevisses, mais les crues ont disparu et elles sont en surpopulation. C’est pour ça qu’on dit qu’il y en a beaucoup, mais quand elles n’auront plus assez à manger, elles vont se manger entre elles et disparaîtront progressivement. »
Et si certains pêcheurs non encartés se font interpeller, ils s’exposent à une amende de 135 euros. Ça fait cher la poêlée d’écrevisses…
Reportage de Lucile Marcon et de Morgan Plouchart :